Arnaques par SMS : voici comment les escrocs, parfois adolescents, piègent leurs victimes

Toutes les heures, un dossier d'arnaque attérit sur le bureau des gendarmes. Force est de constater que si la méthode change, le profil des escrocs est souvent identique. Accrochez-vous, ça va piquer !

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Victime d’une arnaque, vous voulez dénoncer celui qui vous a dérobé vos économies. Le constat fracassant de la police risque de vous choquer !

Tout sur l’arnaque

Dire que Céline culpabilise est une évidence. Se croyant naïvement protégée contre l’arnaque, elle vient de tomber dans le piège. Qu’elle se rassure, elle est loin d’être un cas isolé. Lorsqu’elle raconte le concept de l’escroquerie, elle passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Quoi qu’il en soit, son besoin d’une vignette automobile a eu raison de sa méfiance légendaire. Une fois sur le site, elle se sent assez en confiance. Sauf qu’après validation, l’enfer commence.

Sur les réseaux sociaux, et plus spécifiquement sur Telegram, on peut mettre la main sur les détails des transactions en un temps record. Le moins que l’on puisse c’est que les escrocs n’essaient même plus de se fondre dans la masse. Pire encore, ils semblent se vanter de leurs récents exploits comme s’il s’agissait de trophées ! Dissimulés derrière les écrans, ils échangent de précieuses informations sur le mécanisme de l’arnaque en cours.

Pour la première fois, nos confrères de France Info réussissent à intégrer ces fameux groupes de créateurs d’arnaque en tout genre. Sur la Toile, personne ne peut deviner leur âge et encore moins leur localisation. Ça tombe à pic, ne souhaitant plus subir ce taux d’inflation record, ils n’ont pas besoin de réclamer de l’argent de poche.

Au rayon de l’arnaque, il y a l’embarras du choix…

« phishing », « smishing », « carding », « scamma », impossible de quantifier le synonyme du mot arnaque. En tout cas, rien de plus facile d’imiter un site officiel. Contre quinze euros, on peut s’offrir un kit du parfait faussaire. Du reste, comptant sur un « gisement de plusieurs millions de personnes », cette somme ridicule se rentabilise à la vitesse de l’éclair. D’ailleurs, dans tous ces futurs messages, le bourreau titille une « une corde extrêmement sensible. » Qui n’a jamais eu « la crainte de perdre ses droits ou de subir une sanction » nous jette la première pierre !

Quant à cette liste de plus de 1 000 numéros de téléphones portables, pourquoi ne pas leur envoyer un flux continu de SMS ? L’objectif de cette arnaque est de vanter les mérites d’un faux site. Selon de très sérieuses statistiques, même si 1 % des destinataires répondent à cet appel, ça sera un succès.

Enfin, comme le prouve cette gaffe de la CAF, les identifiants et codes d’accès des victimes, on peut en obtenir contre une bouchée de pain. Dans ce cas-là, afin d’enrayer l’arnaque et de reprendre les choses en main, on doit impérativement attester de sa bonne foi auprès des autorités compétentes. Et parfois, ce n’est pas si facile que ça !

Qui aura le dernier mot ?

« En général, ce sont des ados qui n’ont pas d’argent et qui ne veulent pas dealer. » En lisant cet argument, l’équipe d’Objeko a le vertige. Après avoir récolté le témoignage d’un ancien faiseur d’arnaque pris sur le fait, il avoue aux journalistes d’avoir été tenté d’arrêter l’école. Son constat nous laisse sans voix. Pas besoin de diplôme puisque la somme de ses gains est plus lucrative qu’un potentiel CDI.

D’ailleurs, pour les nouveaux venus sur le marché de l’arnaque, il existe des formations. En moins d’une heure, on passe de la théorie à la pratique. Qu’on se le dise, ce n’est pas qu’un réseau, mais plutôt une multitude de canaux. On pourrait même comparer cet iceberg à une gamme de poupées russes bon marché.

Dans le Code pénal, ce genre d’arnaque est « passible de 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende ».  Et si l’inculpé balance les noms de ces complices, ça peut grimper ! Interrogé par des collègues, le colonel Watin-Augouard tombe le masque. Dépité face à la multiplication des cas, il déclare forfait. « Il n’y a pas vraiment de solutions, il y aura toujours des personnes pour se faire avoir. Le gros du travail, c’est la prévention. » La preuve, depuis début de la pandémie,  les opérateurs de la plateforme de signalement 33700 ne chôment pas !