Cardiomyopathie : tout savoir sur les causes, symptômes et l’espérance de vie

L'essoufflement peut être un signe de cardiomyopathie, qui affecte les muscles du cœur et peut être dangereux pour la vie en fonction de sa forme (dilatée, de stress, etc.).

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Les cardiomyopathies sont des maladies du muscle cardiaque. Elles sont souvent génétiques, mais peuvent également être causées par des virus ou d’autres facteurs, selon Joëlle Sissmann, cardiologue. Cette maladie altère la fonction de pompage du ventricule gauche, ce qui provoque une inadéquation entre le débit cardiaque et les besoins. Cela peut entraîner de l’essoufflement.

Cardiomyopathie dilatée

Cette forme de cardiomyopathie se caractérise par une augmentation de la taille de la cavité cardiaque et une altération de la qualité de la contraction cardiaque. Cela entraîne une mauvaise éjection du sang, provoquant une baisse du débit cardiaque et de l’essoufflement à l’effort. Les causes génétiques peuvent entraîner une hypocontractilité et une dilatation progressive du cœur, tandis que d’autres pathologies, telles qu’un infarctus du myocarde ou une maladie des valves, peuvent provoquer une dilatation secondaire.

Cardiomyopathie hypertrophique

Cette cardiomyopathie se caractérise par une augmentation de l’épaisseur des parois du cœur et une augmentation de la taille du ventricule gauche. Cela entraîne une gêne du remplissage cardiaque et de l’essoufflement à l’effort. Les causes les plus fréquentes sont l’hypertension artérielle ou le sport intense. Les maladies génétiques sont relativement rares, mais peuvent inclure des maladies de surcharge, telles que la maladie de Fabri, ainsi que des surcharges en métaux ou des anomalies liées à des surcharges de dégradation de protéine, comme dans l’amylose cardiaque.

Cardiomyopathie obstructive (CMO) : risque de mort subite

La cardiomyopathie obstructive (CMO) est une forme de cardiomyopathie hypertrophique où la paroi cardiaque est si épaisse qu’elle gêne l’éjection du sang lors de la contraction du ventricule. Les symptômes comprennent l’essoufflement, la syncope, l’arythmie et peuvent conduire à l’insuffisance cardiaque. C’est une maladie d’origine génétique qui peut entraîner une mort subite, en particulier chez les sportifs.

Cardiomyopathie de stress : non génétique

La cardiomyopathie de stress, également appelée syndrome du cœur brisé, est une maladie qui affecte souvent les femmes plus âgées et est souvent liée au stress. Elle se caractérise par des symptômes d’infarctus, mais lors de la coronarographie, les artères apparaissent généralement normales. Cette maladie régresse spontanément en quelques jours et n’a pas de cause génétique, mais est liée à un stress important qui libère des hormones toxiques pour le cœur.

Espérance de vie avec une cardiomyopathie

L’espérance de vie dépend des causes et des possibilités thérapeutiques. Cela varie selon l’âge où le diagnostic est posé, le pays, les soins accessibles et notamment la greffe cardiaque. Les formes traitées avec des médicaments et une surveillance régulière, ainsi que des restrictions alimentaires et sportives, ont une espérance de vie plus longue. Cependant, dans certains cas, comme la mort subite des sportifs, il n’y a aucune espérance de vie. Pour les cardiomyopathies dilatées, des traitements efficaces permettent de maintenir les patients avec des conditions de vie souvent plus que correctes, voire normales. En dernier recours, il y a l’option de la greffe cardiaque.

Symptômes des cardiomyopathies

Les symptômes des cardiomyopathies sont assez simples :

  • Fatigue
  • Essoufflement
  • Douleurs
  • Parfois malaise
  • Dans les cardiomyopathies hypertrophiques obstructives, syncopes, notamment à l’effort (on pense aux sportifs qui tombent brutalement dans les stades).

Complications d’une cardiomyopathie

Selon la cardiologue, les cardiomyopathies peuvent causer des complications, notamment une baisse du débit cardiaque, une congestion pulmonaire et une insuffisance cardiaque qui peuvent être les signes d’évolution de la maladie. Les troubles du rythme cardiaque (arythmie) sont une autre complication possible qui peut être grave en elle-même ou aggraver les symptômes sous-jacents.

Diagnostic d’une cardiomyopathie

Le malaise ou l’essoufflement sont souvent des symptômes qui alertent les personnes atteintes de cardiomyopathie et les incitent à consulter rapidement un cardiologue. De nos jours, le cardiologue dispose d’un échographe qui permet dans la plupart des cas d’établir le diagnostic. L’imagerie par IRM est un autre moyen d’établir ou d’affiner le diagnostic et de caractériser de nombreuses formes de cardiomyopathie.

Comment soigner une cardiomyopathie ?

Les traitements varient selon le type de cardiomyopathie :

  • Cardiopathie hypertrophique : traitement avec des bétabloquants et parfois du vérapamil si les bétabloquants ne sont pas efficaces ou mal tolérés.
  • Cardiomyopathie de stress : repos et des bêtabloquants (IEC ou ARA2) sont prescrits une fois que la coronarographie a confirmé l’absence de lésion coronaire. Si une atteinte coronaire est diagnostiquée, un traitement spécifique est nécessaire.
  • Cardiomyopathie dilatée : traitements des symptômes avec des diurétiques, inhibiteurs calciques, bêtabloquants, et inhibiteurs de l’enzyme de conversion. Dans certains cas, la stimulation cardiaque (défibrillateur, pacemaker) ou la transplantation cardiaque peuvent être envisagées.
  • Cardiomyopathie obstructive : traitement médicamenteux pour soulager l’obstruction. Dans les formes évoluées, une résection du bourrelet responsable de l’obstruction peut être envisagée, soit chirurgicalement, soit en induisant un infarctus a minima pour détruire le tissu en excès.