Ce couple victime d’une arnaque, 4 000 euros débités pour une assurance d’imprimante non souscrite

Un couple s'est fait voler 4000 euros pour une assurance inexistante. Ce n'est pas la première affaire de l'entreprise.

© betterhelp

Un couple est tombé dans l’arnaque de la société Indexia, connue avant sous le nom de Sfam. Les deux personnes ont perdu 4 000 euros pour une assurance dont ils n’avaient même pas connaissance. On vous explique !

Arnaque : une assurance inexistante qui a coûté 4000 euros

En décembre 2018, les victimes achètent une imprimante chez Darty et elles ont mis un doigt dans l’engrenage d’une arnaque sans le savoir. À la base, l’appareil coûtait 59,99 euros, mais finalement, le couple payera plus de 4000 euros d’abus sur 4 ans.

Une escroquerie qui date de 4 ans

« Au début, nous n’avons rien vu », raconte Nathalie. Sur la facture de l’achat, il est bien indiqué 59,99 euros pour le produit et il y a une ligne en plus intitulée « Sfam Sfam MM intégrale ». Quantité : 1, dû : 0 euro, peut-on lire. Jusque-là, tout va bien, mais l’avenir leur prouvera le contraire.

En effet, cette ligne « offerte » questionne quand même les acheteurs qui n’ont pas été avertis, ils n’ont rien signé et n’ont pas donné de RIB. « Le vendeur ne nous a jamais parlé de quoi que ce soit. »

La vie suit son cours pendant 4 ans et ne se rend pas compte de l’arnaque. Le couple confie : « c’est vrai, on n’a pas trop fait nos comptes. Sur nos relevés bancaires, on a bien vu passer des prélèvements de 17,99 €. Mais avec nos deux enfants, on s’est dit que c’était peut-être un abonnement quelconque. »

Un intitulé de prélèvement qui changeait pour brouiller les pistes

Fin 2022, des prélèvements retiennent leur attention. Les sommes sont différentes, les dates de prélèvements aussi et il y en a plusieurs fois par mois. De plus, les libellés des prélèvements leur sont inconnus et changent tout le temps : « Celside prime Sfam, Celside prime, contrat d’assurance, Buy back Sfam, Forfait assurances, Société française d’assurances, Sfam, Pack téléphonie Sfam, Pack téléphonie, Forfait avantage. »

Les montants étaient compris entre 17,99 et 69,90 euros. « Cette fois, ça nous a alertés. », avoue le couple. Pour une fois, Nathalie et Jean-Luc se décident à faire leurs comptes et additionnent tous ces petits prélèvements. Résultat de l’arnaque : 4 061,56 euros sur quatre ans. Le choc !

Une première amende, mais l’assurance a continué l’arnaque

Indexia est une entreprise qui propose des assurances pour les PC et smartphones. Elle a déjà eu des démêlés avec la justice et a été condamnée à 10 millions d’euros d’amende. Malgré cette sanction, la société a poursuivi ses actes frauduleux.

« On ne savait pas d’où venaient ces prélèvements indus », se rappelle Jean-Luc qui est tombé sur un papier dans le « Canard Enchaîné » et un documentaire d’« Envoyé Spécial » sur l’arnaque de Sfam. « En découvrant que la Sfam est actionnaire de Darty, on a pensé à notre imprimante ! On nous avait donc déclenché une assurance à notre insu. »

La victime fait opposition

Nathalie fait opposition sur les prélèvements de la Sfam. « Depuis, je reçois des relances de mon soi-disant créancier ! », explique-t-elle. C’est le comble ! La banque enquête et découvre le pot aux roses. « Il a trouvé un contrat Sepa daté du jour de notre achat et signé. Or, ce n’est pas notre signature ».

En février, Nathalie appelle le service de la répression des fraudes. « On m’apprend qu’un numéro est ouvert au parquet de Paris pour cette arnaque. J’ai porté plainte pour être enregistrée avec les autres personnes bernées comme moi. » Pour continuer ses investigations, elle se rapproche de l’association Que choisir. Des milliers de personnes sont concernées par cette arnaque. L’association leur donne des conseils pour les démarches.

Nathalie et Jean-Luc ont déposé une plainte contre X au commissariat de Rochefort, ce vendredi 17 mars. Le magasin Darty en question a envoyé l’affaire à son service qui gère les contentieux.

En savoir sur la société de la Sfam

La Sfam a été fondée en 1999 par Sadri Fegaier. Il représente la 58e fortune française et le plus jeune milliardaire de l’Hexagone. Cette entreprise commercialise des extensions de garantie dans la Hi-tech chez des distributeurs et dans ses propres commerces : Hubside. En 2018, deux choses se passent pour la Sfam. Elle devient actionnaire à 11 % de la Fnac et se retrouve dans une enquête des fraudes pour pratique commerciale douteuse.

Sadri Fegaier règle la sanction de 10 millions d’euros et ainsi ne va pas en procès.

À ce moment, Sfam devient Indexia. Le nom change, mais pas les méthodes d’arnaque. Les vendeurs sont malins et avec argumentaire bien rodé. L’assurance est gratuite le premier mois et devient payante ensuite. Mais, le discours est flou. En plus, pour résilier ou se faire rembourser, c’est la croix et la bannière pour le client.

Depuis 2019, Fnac-Darty a décidé de stopper leur accord avec l’assureur. Les 730 nouvelles alertes d’arnaque ont entraîné une seconde enquête en 2021. Cette fois-ci, Sadri Fegaier n’évitera pas le procès dont la date est fixée au 3 avril prochain. Il risque deux ans de prison. Encore aujourd’hui, on ne sait pas exactement le nombre de victimes.