La réforme des prestations sociales en Italie, un exemple pour la France ?

Aides sociales: en Italie, l'État providence est en train de disparaître. Nous devrions examiner ce qui se passe là-bas, car cela pourrait arriver prochainement dans notre pays.

© Vincenzo PINTO / AFP

Titre d’un article du Figaro sur la situation des  aides sociales en Italie.

Aides sociales: le gouvernement italien a approuvé la suppression du « revenu de citoyenneté », une aide pour les personnes les plus pauvres, qui bénéficiait à des millions de personnes. Elle sera remplacée par un « chèque d’inclusion » moins étendu. La Première ministre Giorgia Meloni a également fait voter un assouplissement des embauches en contrat à durée déterminée et l’exonération des cotisations patronales pendant un an pour les entreprises recrutant un allocataire du « chèque d’inclusion » en contrat à durée indéterminée ou en tant qu’apprenti. Dès le 1er janvier 2024, le « revenu de citoyenneté » sera remplacé par un « chèque d’inclusion » pour un coût de 5,4 milliards d’euros par an. Le « chèque d’inclusion » sera réservé aux familles composées de personnes présentant un handicap, de mineurs ou de plus de 60 ans, plafonné à 500 euros par mois (630 euros pour les foyers comptant des personnes de plus de 67 ans ou présentant un grave handicap) auxquels s’ajouteront 280 euros pour les foyers non propriétaires de leur logement. Le « chèque d’inclusion » aura une durée de 18 mois et pourra être renouvelé pour un an après une carence d’un mois.

Le gouvernement a également annoncé la mise en place d’un « instrument d’accès à l’activité » professionnelle : les personnes aptes à l’emploi devront participer à des formations ou des « projets utiles à la collectivité » à partir de septembre, moyennant une indemnité de 350 euros par mois maximum pendant un an. Le coût pour l’Etat est estimé à 2,1 milliards d’euros en 2024.

Selon l’Institut italien de la statistique (Istat), le « revenu de citoyenneté » introduit en 2019 par le gouvernement Cinq Etoiles avait permis de sortir un million de personnes de la pauvreté. Cependant, la moitié des personnes pauvres ne le perçoivent pas, soit parce qu’elles n’y sont pas éligibles (moins de 10 ans de résidence sur le territoire), soit parce qu’elles n’en ont pas fait la demande.

Les gouvernements européens disent simplement que le remboursement de la dette est important. Pour rembourser les dettes accumulées, il faut réduire les dépenses publiques. Augmenter les impôts lorsque les taxes sont élevées n’est pas la solution, et surtout c’est marginal. Il arrive un moment où il faut réduire les dépenses publiques, et c’est évidemment difficile, surtout pour ceux qui en dépendent. C’est également sous cet angle qu’il faut comprendre la dégradation de la France par l’agence Fitch. Tous ceux qui dépendent de la dépense publique, qu’ils soient retraités, bénéficiaires des minimas sociaux, chômeurs, peu importe, sont en grand danger car il n’y aura pas d’autres choix. En gros, la politique à mener pour éviter la faillite ou les conséquences de la faillite est assez similaire et, dans tous les cas, très désagréable pour ceux qui dépendent de l’argent de l’État. Chacun doit donc se préparer au mieux à la fin de cet État providence que l’on voit venir depuis des années. Nous nous en approchons encore un peu plus. Préparez-vous, amis.