Le patron de Lidl menace des fournisseurs de faire disparaître leurs produits des rayons

Pour la première fois de son histoire, Lidl sort les crocs. Incapable de négocier avec ces deux géants de l'alimentation, l'enseigne allemande tape du poing sur la table. On vous dit tout !

© Françis Lecompte

Cette fois, c’est la goutte d’eau pour Lidl ! Incapable de gérer l’attitude de ces deux monstres sacrés, il balance du lourd à leur sujet !

La double peine du patron de Lidl

Tic, tac… D’ici une poignée d’heures, les négociations commerciales entre les fournisseurs et les distributeurs s’achèvent. Le moins que l’équipe d’Objeko puisse dire c’est que Lidl ne compte pas se laisser marcher sur les pieds.  Agacé par deux d’entre eux, il les atomise sans prendre de pincettes. Face aux caméras de BFM Business, le ton est volontairement menaçant. Au train où vont les choses, ils ne seront « plus [présents] dans les rayons dans les semaines à venir. » Que s’est-il passé pour que tout dérape à ce point de non-retour ?

Cette carte de la transparence va-t-elle jouer en faveur de Lidl ? Toujours est-il qu’il persiste et signe. Cette hausse « 15 à 20% de hausse sans justification« , elle n’est pas tolérable. Après avoir fait les comptes avec son service logistique, il nous rappelle que « les marques nationales ne représentent que 10% » des ventes. À ses yeux, le concept de cette ruse afin d’obtenir un minimum, c’est la goutte d’eau !

Dès lors, une question se pose. Comment expliquer qu’en France tout tourne au vinaigre ? Le responsable des chats de Lidl n’a pas la réponse. Qu’il aimerait que la méfiance se transforme en confiance. Sauf que visiblement, ce n’est pas demain la veille ! À l’heure où Objeko écrit ces lignes, Lidl n’est pas un cas isolé. Preuve étant, un peu près un tiers des contrats est toujours en cours de discussion.

Quand est-ce que la série va s’arrêter ?

D’ailleurs, selon nos sources , chez Lidl, les tarifs de nos denrées alimentaires préférées vont encore faire un bon d’au moins 10%. Attention, contrairement à tous les experts, il souhaite rester sur ses gardes. Ce n’est pas un « mars rouge, mais d’un semestre compliqué. » Tout devrait rentrer dans l’ordre et stagner d’ici les vacances d’été. Sauf rebondissement de dernière minute, juste avant le passage à 2024, l’inflation devrait diminuer. C’est l’évidence, ce fameux pouvoir d’achat avec lequel on nous rebat les oreilles va revenir sur le devant de la scène.

De son côté, Lidl n’est pas du genre à abuser. Donc, plus que jamais, il insiste sur un point. Contrairement à ses confrères, dans l’intérêt de ses clients, il zappe ses marges. Il y a quelques jours, en pleine visite au salon de l’Agriculture, Emmanuel Macron avait appelé tous les responsables à continuer d’effectuer des efforts en ce sens. Chez Objeko, on pense notamment au fameux panier anti-inflation d’un certain Système U. Est-ce que cela va suffire pour apaiser les tensions ?

Saisissant la perche au vol, monsieur Lidl conclut en sachant pertinemment qu’il va faire grincer des dents de l’Élysée jusqu’au petit revendeur. Qu’à cela ne tienne, n’est pas le roi du discount qui veut ! « Quand on prend 25% de hausses sur les pâtes, on ne répercute pas la totalité. Il faut que les efforts soient partagés, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »

Merci à nos confrères de BFM Business