Le service de paiement européen relancé, une phase de test prévue en France

Le service de paiement EPI devrait être testé par les particuliers d'ici la fin de l'année. EPI était considéré comme un concurrent de Visa et Mastercard.

© Marion Laboure

Le service de paiement européen European Payment Initiative (EPI) se positionne désormais comme un concurrent de taille face à Visa et Mastercard. En effet, EPI annonce un calendrier de déploiement qui inclut une phase de test pour les particuliers en fin d’année. Cette phase pilote permettra de lancer un portefeuille numérique avec paiement personne à personne auprès des premiers utilisateurs en France et en Allemagne d’ici la fin de l’année 2023.

Le portefeuille numérique permettra aux usagers de transférer de l’argent entre eux, de compte bancaire à compte bancaire, gratuitement et en quelques secondes. Cette fonctionnalité est primordiale pour EPI car elle permet d’installer le système, la marque et le réflexe chez les utilisateurs. Selon Thierry Laborde, directeur général délégué de BNP Paribas et superviseur des moyens de paiements au sein de la Fédération bancaire française (FBF), cette phase pilote permettra également de collecter des retours d’expérience des utilisateurs et d’affiner le système en conséquence.

L’objectif d’EPI est de proposer un service de paiement européen compétitif et innovant pour répondre aux besoins des consommateurs et des entreprises. En effet, EPI vise à offrir une alternative crédible aux géants américains Visa et Mastercard. Avec cette nouvelle annonce, EPI prend une nouvelle dimension et se positionne comme un acteur majeur du marché des paiements électroniques.

En 2025, il sera possible d’effectuer des paiements en magasin.

Le consortium, qui compte 16 membres, est composé des six plus grandes banques françaises – Crédit Mutuel, BNP Paribas, Crédit Agricole, La Banque Postale, BPCE et Société Générale – ainsi que de l’entreprise Worldline. Outre ces institutions, il inclut également ING des Pays-Bas et Deutsche Bank d’Allemagne. Les services proposés par EPI seront disponibles dans cinq pays : la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Cette offre se déploiera progressivement, avec dans un premier temps une phase consacrée aux paiements des professionnels, suivie par le commerce en ligne et les paiements sans terminaux via un QR code. Le paiement en magasin sera quant à lui disponible en 2025.

En outre, EPI s’efforce de proposer un service de paiement sûr et fiable, en utilisant des technologies innovantes et en travaillant avec des experts en sécurité. Les clients pourront ainsi bénéficier d’une expérience de paiement en ligne et en magasin plus rapide et plus fluide, avec une sécurité renforcée pour leurs transactions. Ce nouveau service de paiement, qui vise à simplifier et à rationaliser les transactions financières, est un exemple de l’innovation en matière de paiement électronique, et devrait apporter des avantages significatifs aux consommateurs et aux entreprises. En somme, EPI est une solution de paiement prometteuse qui pourrait changer la façon dont les consommateurs et les entreprises effectuent leurs transactions financières dans les années à venir.

« L’ensemble de ces marchés représente plus de 60% des transactions électroniques en Europe, c’est une très bonne base pour se développer », souligne Martina Weimert.

EPI utilisera la plateforme Paylib en France.

Le consortium a récemment acquis deux start-up pour un montant non communiqué. Il s’agit de Currence iDEAL, basée aux Pays-Bas, et Payconiq International (PQI), fournisseur de solutions de paiement basé au Luxembourg. Les technologies et la communication pour promouvoir ces solutions auprès du grand public font partie du budget total, qui se chiffre en centaines de millions d’euros.

En outre, EPI a également annoncé l’ajout de quatre nouvelles banques partenaires à son réseau. Il s’agit de Belfius en Belgique, DZ Bank en Allemagne (qui avait quitté EPI il y a un an), ABN Amro et Rabobank aux Pays-Bas. Ces partenariats permettront à EPI de renforcer sa présence sur le marché européen.

En France, EPI s’appuiera sur la plateforme commune aux banques françaises Paylib, qui a été lancée en 2013 et est disponible sur les terminaux Android. Cette alliance permettra à EPI d’étendre son influence en France et d’offrir une expérience de paiement fluide et homogène à ses clients.

Nous avons décidé de nous concentrer sur un portefeuille numérique et avons ainsi abandonné le volet carte.

En été 2020, le schéma de carte européen EPI a été annoncé pour créer une nouvelle solution de paiement paneuropéenne unifiée. Il est basé sur la technologie des transactions instantanées, pour offrir une alternative à Visa et Mastercard. Cependant, de nombreuses entreprises ont quitté le projet, de sorte que ses ambitions ont été réduites. Le volet carte a été abandonné début 2021, le consortium se concentrant sur un portefeuille numérique et la technologie de paiement instantané. Ce dernier permet de réaliser des virements en quelques secondes.

Thierry Laborde insiste sur le fait que le projet « vise à voir l’Europe disposer d’un système de paiement européen, une première ». Pour lui, un portefeuille numérique réussi ne peut être qu’interbancaire et européen. Martina Weimert observe également que cela traduit « la volonté absolue des banques de rester présentes sur le marché des paiements ».

Les Européens ne veulent pas se faire complètement évincer du jeu des paiements par des nouveaux entrants tels qu’Apple Pay. Le système maison d’Apple, lancé en 2014, est également dans le collimateur de la Commission européenne, qui l’accusait l’an dernier de bloquer la concurrence.

En trente ans, cet animateur populaire et producteur influent est devenu l’un des piliers de la télévision et de la radio en France, bien que ses méthodes soient controversées.