Les mygales vivent-elles réellement en France métropolitaine ?

Les mygales sont des araignées souvent trouvées dans les régions tropicales. Est-ce qu'elles peuvent également être présentes dans les zones urbaines ?

© Mathieu Vallée

Lorsqu’on parle de mygales, on pense généralement à des araignées poilues, vivant principalement sous les tropiques. En Europe, leur apparence exotique attire les amateurs, mais la plupart ignorent que certaines espèces se trouvent également en France, et pas seulement dans les départements d’outre-mer. Le mot « mygale » vient du grec « mugalễ », qui signifie « musaraigne ». Bien que ces araignées aient un corps plus volumineux que la plupart des autres araignées, ce n’est pas leur seule caractéristique. En effet, on les reconnaît surtout par leurs pièces buccales, qui ont une articulation dans l’axe longitudinal du corps. Au repos, elles replient leurs crochets parallèlement.

Les mygales

Il existe 2 651 espèces de mygales répertoriées dans le monde. Celles que l’on rencontre en Europe ne sont pas aussi impressionnantes que leurs cousines des régions plus chaudes. Elles atteignent une longueur maximale d’environ 30 mm, tandis que les mygales des forêts tropicales humides peuvent être des géantes en comparaison. La plus grande d’entre elles, la mygale de Leblond, également appelée Theraphosa blondi, peut atteindre 30 cm d’envergure et peser jusqu’à 170 g. Bien qu’il soit impossible de la croiser en Europe continentale, elle vit techniquement sur le territoire français, car elle est présente en Guyane.

Celles de France

Les mygales de France sont moins connues que celles des pays exotiques, mais elles sont bel et bien présentes dans le pays. Elles appartiennent à deux genres seulement : Atypus et Cteniza. Le genre Atypus a trois espèces différentes, la plus courante étant Atypus affinis, aussi appelée mygale à chaussette car elle tisse une toile tubulaire rappelant ce sous-vêtement.

On peut la trouver principalement en Bretagne, mais elle est également présente dans d’autres régions du pays. Les deux autres espèces, Atypus piceus et Atypus muralis, sont plus rares et plus difficiles à observer. Les mygales maçonnes de l’espèce Cteniza sauvagesi se trouvent quant à elles au bord des chemins en Corse.

Elles peuvent mesurer jusqu’à 38 mm de longueur et leur venin n’est pas dangereux pour l’homme, mais leur morsure peut être très douloureuse. Leur cousine proche, la Cteniza moggridgei, est quant à elle courante dans les Alpes-Maritimes et extrêmement similaire. En somme, bien que les mygales de France soient moins nombreuses et moins diverses que celles des pays exotiques, elles méritent d’être mieux connues.