Livret A, LDDS : une augmentation du taux est-elle prévue en août 2023 ou non ?

Le montant épargné par les Français sur les livrets défiscalisés est maintenant à un niveau record. Les ménages économisent plus en raison de l'augmentation des taux d'intérêt. Depuis le 1er février 2023, le taux d'intérêt est de 3%, le plus élevé en plus de dix ans. Cependant, étant donné que le taux d'inflation est également élevé, il est incertain si le taux augmentera en août 2023, date prévue pour la prochaine revalorisation.

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Livret A : Calcul de taux d’intérêt pour augmenter l’épargne

Les livrets d’épargne exonérés d’impôt, comme le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), ont un taux d’intérêt établi par une formule de calcul. Cette formule utilise les taux interbancaires européens et l’inflation annuelle, qui sont tous deux en hausse. L’augmentation est due en partie à la fin des taux d’intérêt négatifs par la Banque centrale européenne et en partie à la hausse des prix.

En conséquence, le taux d’intérêt sur les livrets d’épargne exonérés d’impôt devrait augmenter la prochaine fois que la formule sera appliquée. Selon les estimations, il pourrait atteindre ou dépasser 4 %. Nous en saurons plus à la fin de juillet 2023, après la publication des taux d’inflation définitifs en France pour le mois de juin 2023 par l’INSEE.

Les banques ne veulent pas que le taux du Livret A augmente

Bien que la formule ne soit pas obligatoire, d’autres facteurs entrent en jeu dans la décision d’augmenter ou non le taux des livrets qui ne sont pas imposables. Cependant, les principales institutions concernées ne sont pas d’accord.

La Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), qui gère les fonds des livrets défiscalisés, s’oppose à cette idée. Selon le directeur général Eric Lombard, « il n’est pas nécessaire de changer le taux du Livret A. Probablement, quand l’inflation diminuera, ce taux baissera, mais pas tout de suite ». De plus, augmenter le taux du Livret A pourrait freiner le secteur du logement social, car les fonds y sont destinés.

Les banques, qui collectent les sommes déposées par les épargnants, ne sont pas favorables à cette possible nouvelle hausse. Leurs produits, qui sont imposables, n’affichent que des taux d’intérêt inférieurs. Les épargnants les évitent donc, ce qui n’est pas bon pour les banques. Et plus la différence entre les produits bancaires et les taux des livrets défiscalisés sera grande, plus cette tendance s’accentuera.

Augmenter ou non les taux d’intérêt ?

Le gouvernement doit faire un choix difficile. D’un côté, les gens ont déposé plus de 25 milliards d’euros sur les livrets défiscalisés pendant les trois premiers mois de 2023, ce qui représente un total de 535,1 milliards d’euros sur deux livrets, le Livret A et le LDDS. Malheureusement, avec un taux de 3% inférieur à l’inflation, les gens perdent de l’argent.

De l’autre côté, les banques, en particulier la CDC, craignent pour leur activité. L’excès d’épargne des ménages signifie également une baisse de leur consommation. Or, la consommation est le principal moteur de la croissance française.

Il n’y a pas encore de décision sur l’augmentation des taux. La Banque de France donnera ses recommandations en juillet 2023, et son gouverneur, François Villeroy de Galhau, ne donne aucune indication sur sa future décision. Ensuite, ce sera au ministère de l’Économie et donc au gouvernement de prendre le relais et de trancher. Ils peuvent suivre les recommandations de la BdF, ne rien changer, ou décider d’un taux arbitraire.