Depuis quelques jours, les industriels de l’alimentaire sont la cible de critiques concernant la « shrinkflation », une pratique qui consiste à réduire le poids de certains produits sans en diminuer le prix, voire même en l’augmentant. Cependant, le président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), Jean-Philippe André, a tenu à clarifier la situation. Invité de la matinale de RTL, il a souligné la « nécessité pour une marque de maîtriser des seuils psychologiques ». Selon lui, au-delà de certains prix, la rotation des produits va baisser. Ainsi, si un sachet de 300 grammes est réduit à 280 grammes, il se vendra mieux, et les distributeurs le savent également. Il a cependant reconnu que l’information du consommateur devait être améliorée.
Jean-Philippe André a également rappelé que les distributeurs ont accepté les produits tels quels. Il a relativisé la polémique en expliquant que la liste de produits concernés par la « shrinkflation » ne représentait qu’une infime partie des 20 000 références alimentaires en moyenne d’un supermarché. Il a ainsi souligné qu’il ne fallait pas donner l’impression qu’il y a d’un côté des voleurs et de l’autre des chevaliers blancs.
Jean-Philippe André: l’importance de la transparence pour les consommateurs
Si des progrès peuvent être réalisés quant à l’information des clients, il est primordial de souligner que les prix en rayon ne dépendent pas uniquement des négociations commerciales réalisées en France. En effet, certaines marques sont dans l’obligation de négocier à l’étranger en amont. C’est pourquoi Jean-Philippe André a souscrit à la volonté de Bruno Le Maire d’accélérer la baisse effective des prix dans les rayons des supermarchés. Il a martelé que la première exigence de l’ANIA était de dire qu’on avait effectivement baissé les prix pour 1 800 produits, et de vérifier que cela avait bien été fait.
L’anticipation des négociations commerciales est-elle possible ?
Jean-Philippe André s’est montré sceptique quant à une anticipation des négociations commerciales à hauteur de trois mois. Les distributeurs et le ministère de l’Économie ont formulé cet objectif à la sortie des discussions à Bercy la semaine dernière. Pour le président de l’ANIA, une anticipation d’un mois et la négociation au 31 janvier seraient déjà un progrès. Il a souligné qu’il était important que les acteurs de l’industrie alimentaire se rassemblent autour d’une table pour renégocier les prix.
En somme, si la polémique autour de la « shrinkflation » a pris de l’ampleur ces derniers jours, il est important de souligner que la pratique n’est pas illégale, et qu’il est primordial d’améliorer l’information des consommateurs. En outre, il est important de rappeler que les prix en rayon ne sont pas uniquement le résultat des négociations commerciales réalisées en France, et que les marques sont souvent dans l’obligation de négocier à l’étranger. Enfin, une anticipation des négociations commerciales à hauteur de trois mois semble difficilement réalisable, mais une accélération de la baisse des prix dans les rayons des supermarchés est une première exigence pour l’ANIA.