Moustique tigre : voici comment vous protéger de la dengue, chikungunya et du zika

Le moustique tigre est un vecteur de la dengue, du chikungunya et du zika et inquiète les autorités sanitaires. Toutefois, il existe des solutions pour se protéger.

© Wikimedia

Le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a publié un avis cette semaine alertant contre la hausse à venir des cas de dengue, chikungunya et zika au cours des prochains étés. Ces virus sont notamment transmis par le moustique tigre, présent dans 67 départements de France métropolitaine. Toutefois, il existe plusieurs solutions pour se protéger.

Il est important de bien connaître la cible à éliminer. “Sur 3.600 espèces, seulement deux nous enquiquinent vraiment : le moustique tigre et l’aedes aegypti, une espèce très proche présente dans les outre-mers”, explique Didier Fontenille, épidémiologiste médical à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Pour prévenir les risques d’épidémie, il appelle à l’adoption de “petits gestes barrière”.

Moustique tigre: chasser les eaux stagnantes

La première stratégie consiste à éliminer les endroits où les moustiques tigres pondent leurs œufs. Les femelles ont pour particularité de pondre leurs œufs dans des petites collections d’eaux qui sont la plupart du temps créées par l’homme. Le premier réflexe à avoir est donc de traquer toute eau stagnante et de “vider les soucoupes des pots de fleurs à l’extérieur et les vases à l’intérieur des habitations”. Didier Fontenille recommande aussi de vérifier les gouttières pour éviter que des moustiques tigres s’y installent. Pour les récupérateurs d’eau, il préconise d’utiliser un insecticide d’origine biologique, connu sous l’acronyme BTI (Bacillus thuringiensis israelensis). Les collectivités territoriales doivent également faire des efforts, car les moustiques tigres peuvent être trouvés dans les fontaines et même dans les bénitiers des églises.

Des répulsifs pour éviter les piqûres de moustiques

La prévention lors de la phase dite “aquatique” des moustiques ne suffit pas. Pour se prémunir du danger, le Covars recommande l’utilisation de répulsifs cutanés. Attention, seules quatre molécules sont actuellement recommandées par le ministère de la Santé et de la Prévention : le DEET, le citradiol, l’IR3535 et le picaridine. Les concentrations de ces substances dans les répulsifs sont à adapter à l’âge et/ou aux femmes si elles sont enceintes ou non. Il est plus prudent de se rapprocher de son pharmacien pour choisir le répulsif qui conviendra le mieux.

Insecticides et pièges pour tuer les moustiques

En cas de foyers de dengue, zika ou chikungunya avérés, l’État active d’autres leviers un peu plus extrêmes. “Si des cas sont identifiés ou s’il y a suspicion, des opérateurs sont mandatés pour tuer les moustiques tigres femelles à l’aide d’insecticides à base de deltaméthrine”, explique l’épidémiologiste médical à l’IRD.

Pour les particuliers qui souhaitent éliminer ces insectes particulièrement nuisibles l’été, ils peuvent investir dans un piège à moustique. Cependant, il faut en effet compter plusieurs centaines d’euros pour une efficacité encore relative. Il est également possible d’utiliser des répulsifs spatiaux, comme ceux à brancher aux prises électriques.

Il existe également une solution plus innovante, testée avec succès sur l’île de la Réunion, qui est l’utilisation de l’insecte stérile. Cette technique consiste à lâcher des dizaines, voire des centaines de milliers ou des millions de moustiques mâles stérilisés. Ils s’accouplent avec des femelles qui pondent des œufs qui n’éclosent pas, réduisant ainsi la population de moustiques tigres. Toutefois, cette solution est coûteuse à mettre en place et nécessite une stratégie à long terme.