Obésité : vers une hausse de la taxe soda et nouvelle taxe sur les produits transformés ?

Obésité : Le projet de loi visant à financer la sécurité sociale en 2024 suggère deux changements : augmenter la taxe sur les sodas et ajouter une nouvelle taxe sur les aliments transformés contenant du sucre ajouté. L'objectif est de lutter plus efficacement contre l'obésité.

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Près de la moitié des Français sont en surpoids ou obèses, et l’obésité est en augmentation, notamment chez les jeunes adultes. Pour y remédier, les législateurs ont adopté deux amendements à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024, proposés par le député du Modem Cyrille IsaacSibille, visant à améliorer la lutte contre l’obésité.

Obésité : Les mesures proposées pour lutter contre ce fléau

Dans le cadre du projet de loi visant à financer la sécurité sociale en 2024, deux changements sont suggérés pour lutter plus efficacement contre l’obésité. Le premier de ces changements consiste à augmenter la taxe sur les boissons sucrées, communément appelée « taxe soda ». Cette taxe a été mise en place en 2012 et révisée en 2018, mais son impact sur la santé publique en France a été très limité. Selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, depuis l’application de cette taxe, le prix d’une canette de 33 centilitres contenant un soda à 100 grammes de sucre par litre n’a augmenté que de 5 centimes d’euro. En conséquence, les Français ont réduit leurs achats de 3 à 4 litres par an, ce qui correspond à moins d’un gramme de sucre par jour par personne.

Il est important de souligner que la consommation de boissons sucrées a des conséquences néfastes sur la santé. D’après l’Inserm, cette consommation, qui a fortement augmenté depuis les années 1960, atteint en moyenne 50,9 litres de soda par an et par personne. Cela expose les consommateurs à un risque accru de diabète de type 2, d’obésité, de maladies coronariennes ou encore de stéatose hépatique non alcoolique, également connue sous le nom de « maladie du soda ». Pourtant, au Royaume-Uni, où une taxe sur les boissons sucrées a été introduite en 2018, la proportion de boissons contenant plus de 5 grammes de sucre par millilitre a chuté de 40 %, et la consommation de sucres par ménage a diminué de 30 grammes par semaine. Ces résultats sont quatre fois supérieurs à ceux obtenus grâce à la taxe française.

La différence entre les deux taxes s’explique par le fait que le système britannique présente des taux d’accise plus élevés et ne comporte que trois paliers de taxation, contre seize pour la taxe française. Cela rend la taxe britannique beaucoup plus dissuasive. C’est pourquoi les députés français ont proposé de réformer la « taxe soda » en adoptant un système à trois tranches et en augmentant les taux d’accise, en s’inspirant du modèle britannique. L’objectif n’est pas d’augmenter les coûts pour le consommateur, mais plutôt de pousser les industriels à reformuler leurs produits.

Création d’une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés

Le deuxième amendement adopté vise à créer une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés. Il est bien établi qu’une surconsommation d’aliments industriels ultra-transformés favorise l’apparition de maladies chroniques, en particulier l’obésité. En instaurant une taxe, les députés espèrent donc inciter les industriels à réduire la quantité de sucre ajouté dans ces produits.

Il reste maintenant à déterminer si ces deux mesures seront incluses dans la version finale du budget de la Sécurité sociale pour 2024. La lutte contre l’obésité est un enjeu majeur en France, où près de la moitié de la population est en surpoids ou obèse, et où l’obésité est en constante augmentation, notamment chez les jeunes adultes.

En conclusion, l’augmentation de la taxe sur les sodas et la création d’une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés sont des mesures importantes pour lutter contre l’obésité en France. Ces mesures visent à réduire la consommation de boissons sucrées et à encourager les industriels à proposer des produits moins riches en sucre. Il est essentiel de prendre des mesures concrètes pour faire face à ce fléau qui affecte la santé de nombreux Français.