Réforme des retraites : voici quels sont les éléments encore à arbitrer avant la présentation du projet

La première ministre doit présenter le projet de loi ce mardi 10 janvier. On vous fait le point.

© Sipa/Pool/Stéphane LEMOUTON

La réforme des retraites est un sujet très délicat qui est sur la table depuis longtemps. C’est un des grands projets d’Emmanuel Macron. Ce mardi 10 janvier, il a été dévoilé par la Première ministre et son application est envisagée pour la fin de la période estivale.

Tout savoir sur la réforme des retraites et les points de friction

Elisabeth Borne va présenter la réforme des retraites cette après-midi devant l’Assemblée. Ensuite, va s’ensuivre des échanges sur le texte de loi avec le Parlement pendant toute la période hivernale. L’idée est qu’elle soit mise en place à la fin de l’été prochain. Au fur et à mesure, l’exécutif a précisé son projet, notamment au niveau du recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais tout n’est pas encore très clair. De plus, il y a des points de désaccords entre les syndicats et le Medef, particulièrement au niveau de la pénibilité. Voici les choses qu’ils restent à valider.

Quel âge pour partir à la retraite et quel est le timing d’application ?

Emmanuel Macron souhaite reculer l’âge légal de départ à la retraite, mais jusqu’à quel âge ? Aujourd’hui, il est établi à 62 ans. Est-ce qu’il va passer à 64 ou 65 ans ? Et sous quels délais ? Au début, le gouvernement voulait reculer jusqu’à 65 ans d’ici à 2031. À présent, il évoque plutôt 64 ans. « La Première ministre et le président de la République ont ouvert la porte en disant que les 65 ans n’étaient pas un totem », a précisé dimanche dernier Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics. Voici le calendrier sur ce point de la réforme des retraites : l’âge légal serait repoussé à 63 ans en 2027, puis 64 ans en 2030.

À savoir, si on travaille plus, jusqu’à 64 ans, cela a un impact sur la durée de cotisation qui sera plus longue. La réforme Touraine votée en 2014 va permettre d’augmenter d’un trimestre tous les trois ans la durée de cotisation pour une pension à taux plein et arriver à 43 annuités en 2035.

La réforme des retraites va-t-elle réévaluer la pension à 1 200 euros minimum ?

De plus, étant donné que le départ à la retraite va être reculé, l’État a décidé d’augmenter les pensions mensuelles minimum. En effet, elles vont passer de 75% du Smic actuellement à 85% du Smic. Cela représente à peu près 1 200 euros par mois, grâce à la réforme des retraites. Est-ce que cela va concerner les nouveaux retraités ou les anciens ? L’exécutif n’a pas encore apporté de réponses.

« Ma priorité, c’est que ce soit les actifs qui vont devoir travailler un peu plus longtemps qui bénéficient de cette revalorisation », explique Elisabeth Borne. « J’entends des voix, dans l’opposition et dans la majorité, qui souhaitent que la revalorisation puisse être étendue aux retraités actuels. Il faudra prendre des mesures pour que ça soit finançable si on allait vers ça », ajoute Gabriel Attal. Le patron du parti LR, Eric Ciotti, a défendu que cette augmentation soit « rétroactive aux retraités actuels ». C’est aussi l’avis du groupe Renaissance et de la CFDT.

Que vont devenir les régimes spéciaux ?

L’État veut dissoudre tous les régimes spéciaux. Que ce soit pour les nouveaux arrivants au sein de la RATP, mais aussi les salariés dans le domaine de l’électricité et du gaz. Pour rappel, c’est déjà appliqué pour la SNCF. Les employés de ces secteurs, mais aussi les cheminots, les fonctionnaires (surveillants de prison, infirmiers spécialisés, contrôleurs aériens…), devront travailler deux à trois ans en plus pour profiter de leur retraite.

La notion de pénibilité au travail va-t-elle changer ?

La réforme des retraites prévoit de reprendre certaines notions de pénibilité. Les syndicats y sont très attachés : port de charges lourdes, positions inconfortables et vibrations mécaniques. La CFDT demande aussi à indiquer également l’exposition aux agents chimiques dangereux dans le compte professionnel de prévention (C2P). De plus, deux choses sont en étude dans le cadre de la C2P. La mise en place d’un congé de reconversion pour les personnes qui ont un C2P. Et l’élaboration d’un fonds de prévention de l’usure professionnelle pour les emplois difficiles. Pour le moment, nous n’avons pas les détails.