Pour permettre un cycle de discussions avec les partenaires sociaux et les forces politiques, la présentation de la réforme des retraites avait été décalée à mi-décembre. Personne ne l’a oublié, celle-ci est un élément clé du programme présidentiel d’Emmanuel Macron. Mais finalement, sa présentation n’aura lieu qu’en janvier 2023.
Une réforme des retraites « indispensable » selon le gouvernement
Depuis la réélection du président Macron, le fond de la réforme des retraites n’a pas vraiment changé. Sans surprise, le gouvernement est toujours décidé à décaler l’âge de départ à la retraite de 62 ans à 64 ou 65 ans. À plusieurs reprises, Emmanuel Macron a assuré qu’il s’agissait là du seul levier disponible. En effet, ce dernier a toujours exclu une hausse des cotisations et une baisse des pensions. Ainsi, le président qualifie ce changement d’indispensable.
En charge du dossier, Oliver Dussopt, ministre du travail, a rappelé que cette réforme visait plusieurs objectifs. Dans un premier temps, elle permettra d’assurer l’équilibre d’un système « structurellement déficitaire ». En effet, les prévisions sont inquiétantes avec un montant des pertes estimé à 15 milliards d’euros en l’absence de réforme. Le second objectif du gouvernement : « améliorer le système » grâce aux leviers suivants : la prévention de l’usure professionnelle, le niveau des petites pensions et la prise en compte des carrières longues. Mais ces projets imposent de « financer de nouveaux droits pour les salariés et les futurs retraités ».
Un recul de l’âge légal qui ne concernera pas tous les retraités
Dès 62 ans, les personnes reconnues inaptes au travail peuvent bénéficier d’une retraite au taux maximum de 50 %. Pour cela, elles ne sont pas contraintes de réunir le nombre de trimestres normalement requis. Ce principe de retraite pour inaptitude aurait pu être remis en question, mais il sera finalement maintenu. Depuis 1945, ce dispositif est attribué aux personnes présentant une santé fragile. Par chance pour ces derniers, il ne sera pas impacté par la nouvelle réforme des retraites.
Olivier Dussopt, ministre du Travail, l’a récemment confirmé. Les personnes concernées par la retraite pour inaptitude n’auront pas besoin de réunir le nombre de trimestres normalement requis pour bénéficier d’une pension à taux plein dès 62 ans.
Concrètement, un nouveau retraité sur six ne sera donc pas impacté par cette nouvelle réforme des retraites. Pour cette part de la population française, l’âge légal de départ à la retraite restera donc à 62 ans. Pour les autres, il faudra attendre 64 ou 65 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Récemment, l’inspection générale des affaires sociales a révélé qu’en 2019, les retraités pour inaptitude représentaient plus de 100 000 départs en retraite dans le cadre du régime général. Cet organisme rappelait également que l’espérance de vie de ces nouveaux retraités était 4 à 6 fois inférieure à la moyenne.
Parmi les retraités concernés par ce dispositif, on recense les prestataires de l’allocation adulte handicapé, les titulaires de la pension d’invalidité et tous les travailleurs suivant un traitement médical lourd au moment de leur départ en retraite. À savoir que les personnes bénéficiant d’une pension d’invalidité représentaient la plus grande part des retraités pour inaptitude en 2019.
