Retraites : quelles solutions pour faire travailler les seniors plus longtemps quand personne ne les embauche

La réforme des retraites prévoit de reculer l'âge légal de départ de deux ans. La situation risque donc de se compliquer pour les séniors actifs.

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En France, les seniors se disent victimes d’une discrimination liée à l’âge. En effet, au-delà de 50 ans, et parfois même avant, il leur devient de plus en plus difficile de trouver du travail. Avec la réforme des retraites qui nous pousse à travailler plus longtemps, un problème se pose, notamment pour les seniors actuellement en recherche d’emploi.

Les séniors actifs victimes de discrimination sur le marché de l’emploi

C’est un problème de société reconnu en France, l’employabilité des seniors est fortement impactée par un phénomène de discrimination liée à l’âge. Avec la nouvelle réforme des retraites, ce sujet est au cœur des débats. Car s’il faut travailler deux ans de plus, les seniors actuellement au chômage vont devoir supporter cette situation encore plus longtemps que prévu.

Bien conscient de ce problème, le gouvernement en a tenu compte lors de sa réflexion sur la réforme des retraites. Ainsi, il a pris différentes mesures visant à inciter au maintien des postes des seniors dans les entreprises et au recrutement des travailleurs âgés de plus 50 ans. Mais pour les personnes concernées, ces mesures sont loin d’être suffisantes. En outre, nous sommes obligés de le reconnaître, les préjugés sur les séniors actifs sont très présents dans notre pays. Plusieurs études ayant réalisé des comparaisons entre les différents pays d’Europe ont abouti à ce constat.

Certes, il y a des préjugés inconscients, mais ils sont bel et bien présents et posent un véritable problème de société. Cette discrimination liée à l’âge lors de l’embauche est constatée chaque jour, et ce, dans une grande diversité de secteurs. De plus, les victimes n’en parlent pas toujours car elles vivent très mal ces situations.

Des préjugés bien ancrés

Une chose est sûre, la manière dont les employeurs considèrent les employés âgés de plus de 50 ans est complètement injustifiée. En effet, de nombreuses études scientifiques affirment que leurs performances au travail ne sont pas inférieures à celles des jeunes. Non, les seniors ne souffrent pas d’un manque de créativité ni d’une appréhension face au changement. Malheureusement, ces travailleurs stigmatisés subissent ces préjugés tous les jours.

Aujourd’hui si vous interrogez des seniors actifs, la plupart vous diront que le fait d’être âgé de plus de 55 ans constitue le principal motif de rejet lors de l’embauche, et ce, à compétences égales avec des candidats plus jeunes. L’âge serait donc aujourd’hui le tout premier critère de discrimination dont se considèrent victimes les demandeurs d’emploi. Les études chiffrées estiment à 35 % la part de chômeurs discriminés à cause de leur âge. Cette discrimination revient donc plus souvent que l’apparence physique et l’origine. Ce qui est sûr, et certains patrons le reconnaissent aujourd’hui, c’est que les travailleurs de plus de 55 ans n’attirent pas les recruteurs. Parmi les arguments avancés par ces derniers : un salaire trop élevé, un manque de dynamisme, des incapacités à s’adapter…

Pour mener à bien cette réforme des retraites, il faudrait sans doute faire tomber ces préjugés. Malheureusement, cela ne se fera pas en quelques mois. En effet, ces a priori sont beaucoup trop ancrés dans nos esprits. Reste à espérer que de nouvelles mesures parviennent à améliorer l’employabilité des séniors.