RSA sous conditions, voici tout ce que vous devez savoir et à quoi vous attendre

En juin, le gouvernement annoncera son "plan emploi", qui inclura des nouveautés comme le remplacement de Pole Emploi par France Travail et la mise en place d'un RSA conditionnel à une vingtaine d'heures d'activité par mois à l'échelle nationale, selon Elisabeth Borne.

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Le projet annoncé par la Première ministre Elisabeth Borne consiste à remplacer Pole Emploi par France Travail et à réformer les minimas sociaux. Actuellement, 4 millions de Français bénéficient du RSA, soit 2 millions de foyers. Le gouvernement souhaite encourager les allocataires à travailler davantage et les accompagner dans cette démarche. Tous les bénéficiaires seront obligés de s’inscrire à Pôle Emploi, alors qu’actuellement, seuls 40% d’entre eux le font, selon le haut-commissaire à l’emploi.

« UN SYSTÈME D’ENGAGEMENT RÉCIPROQUE »

Dans le cadre de la réforme du système d’aide sociale adoptée récemment, les bénéficiaires devront désormais se consacrer à des activités d’utilité publique pendant une période allant de 15 à 20 heures chaque mois. Cette mesure vise à inciter les bénéficiaires à s’investir davantage dans leur communauté en leur offrant la possibilité de réaliser des stages, d’apprendre un métier ou de passer leur permis de conduire. En effet, l’objectif est de les aider à acquérir de nouvelles compétences et à se réinsérer plus facilement dans la vie active.

Il est important de souligner que cette nouvelle mesure implique des sanctions en cas de non-respect de ce quota d’heures d’activités. La ministre Elisabeth Borne a annoncé qu’un dispositif de suspension à court terme sera mis en place pour permettre aux bénéficiaires de se ressaisir, mais qu’une sanction sera également prévue pour les cas de non-respect répétitifs.

En somme, cette réforme vise à encourager les bénéficiaires à s’engager davantage dans leur propre parcours en leur offrant un accompagnement personnalisé et en leur attribuant des devoirs à respecter. Grâce à cette mesure, le gouvernement espère offrir une aide plus efficace et durable aux personnes les plus vulnérables de la société.

EXPÉRIMENTATION DU RSA CONDITIONNEL

Depuis le début de l’année, le RSA conditionnel est testé dans 18 départements en France, notamment dans le Nord, la Mayenne et les Bouches-du-Rhône. La Seine-Saint-Denis s’est retirée de l’expérience.

Le président du département, Stéphane Troussel, estime que le RSA est un droit et ne doit pas être soumis à condition : « Nous ne pouvons pas arrêter le versement d’une allocation à une mère célibataire et isolée qui n’a pas pu participer à un rendez-vous sous prétexte de sanction. »

Certains syndicats dénoncent également une forme de travail gratuit puisque les heures d’insertion ne seront pas rémunérées. Manon Aubry partage ces préoccupations. L’eurodéputée LFI a déclaré ce matin sur RMC que le RSA était un « droit social inconditionnel » et que « chaque fois que le gouvernement veut lutter contre la pauvreté, il lutte en réalité contre les pauvres ». Aujourd’hui, une personne seule bénéficiant du RSA touche 607 euros par mois.

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