Télétravail : les employés espionnés par leur patron trouvent des moyens de se venger

Les dispositifs de flicage ne plaisent pas du tout aux salariés. Baisse de la motivation et souffrance. On fait le point !

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Depuis la crise sanitaire, le monde a changé sur plusieurs aspects, notamment dans notre manière de travailler. Par exemple, le télétravail s’est banalisé dans un tas de d’entreprises après les différents confinements. Si le travail à distance est une aubaine pour certains salariés, ce n’est pas la même chose pour les employeurs. Ces derniers ont peut de perdre le contrôle de leurs salariés et donc décident d’installer des systèmes de surveillance. Ils sont jugés beaucoup trop intrusifs et inefficaces.

Télétravail : la surveillance abusive se retourne contre les entreprises

Le développement du télétravail a aussi entrainé le développement des outils de flicage. En effet, il existe des enregistreurs de frappes au clavier, des suivis d’activité sur l’ordinateur, des captures d’écran ponctuelles, des webcams… Une enquête en 2021 a révélé que sur 2000 entreprises qui proposaient du télétravail, 80 % des dirigeants confirment avoir recours à ce genre de logiciel.

Des méthodes qui ne sont pas du tout partagées par tout le monde. En effet, David Welsh, enseignant à l’université d’État de l’Arizona, pensent que ces stratégies sont néfastes pour les salariés. En effet, les salariés ont tendance à enfreindre les règles. L’humain est-il naturellement rebelle ? Plus il a de barrières, plus il les franchit ?

En tout cas, cette surveillance intrusive pousse les employés à prendre des pauses en plus, à travailler plus lentement et même à voler du matériel de l’entreprise.

Un flicage qui fait souffrir les employés

Au vu de ces conséquences, des scientifiques se sont posés la question du pourquoi. Visiblement, les salariés qui trouvent qu’ils sont trop fliqués en télétravail sont démotivés et donc abandonnent leur responsabilité. C’est comme s’il perdait leur dignité et cela les rend triste ou en colère. Alors, ces émotions les poussent à être moins sérieux et à ne plus respecter les règles.

Rudolf Siegel, un chercheur à l’Université de la Sarre en Allemagne, a aussi constaté que les mesures de surveillance n’ont aucune conséquence positive sur les résultats. A l’inverse, les salariés se cassent la tête et perdent du temps à essayer de comprendre les mesures d’espionnage et trouver des solutions pour les contourner. En attendant, ils ne travaillent pas pour l’entreprise.

Une femme américaine avait même partagé une de ses astuces dans une vidéo sur TikTok. Elle pouvait contrôler son déplaceur de souris. En effet, celui-ci conservait le curseur en mouvement et venait ainsi tromper le logiciel de flicage. Le système pensait qu’elle était connectée, mais en réalité, elle faisait autre chose.

Des dispositifs jugés intrusifs en France

En 2021, un expert des logiciels d’entreprise Vmware a réalisé une étude sur le télétravail auprès des salariés et des directions d’entreprise. 63 % des entreprises françaises prévoient ou utilisent déjà ces mesures de surveillance pour contrôler les moindres faits et gestes des personnes en télétravail.

Forcément, les employés ne sont pas d’accord avec cette méthode. D’ailleurs, toutes les entreprises qui ont passé le cap et pris ces logiciels ont dû aussi assumer les départs de leurs salariés, contrairement aux autres sociétés qui ne sont pas dans cette stratégie. En effet, il s’agit d’une rupture de confiance que les collaborateurs n’acceptent pas, donc ils préfèrent quitter l’entreprise.