TotalEnergies se sépare de 1 600 stations-service en Europe, la fin des véhicules thermiques en cause

Avec la fin de la vente des véhicules thermiques en Europe, TotalEnergies est contraint d'anticiper des pertes de revenus.

© Marion Bertrand

Vous le savez sans doute, l’Europe prévoit d’interdire la vente de voitures thermiques neuves pour favoriser les véhicules électriques de manière à lutter contre le réchauffement climatique. Même si ce projet n’est prévu que pour 2035, TotalEnergies prend déjà des mesures en conséquence. De quelle manière le géant pétrolier souhaite anticiper cette loi ? Nous vous expliquons tout cela dans cet article.

2 200 stations-services cédées à une enseigne canadienne

En 2035, la vente de véhicules thermiques neufs pourrait être interdite. Ainsi, TotalEnergies se prépare à céder plus de 2 000 stations-services. Situées aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne, elles seront vendues à Couche-Tard. Ce groupe de distribution canadien va racheter, en tout, 2 200 stations-services TotalEnergies pour 3.1 milliards d’euros.

Aujourd’hui, Couche-tard est présent dans une vingtaine de pays dans le monde. Ses 14 000 magasins lui ont rapporté près de 60 milliards d’euros l’année dernière. De plus en plus présents en Europe, ils commercialisent des produits alimentaires et non alimentaires.

En France, nous ne connaissons pas beaucoup cette enseigne. Celle-ci a bien tenté de s’installer en tentant de racheter Carrefour en 2021. Mais le ministre de l’Économie avait refusé évoquant un risque pour la « souveraineté alimentaire française ». Ces commerces dits de proximité sont souvent associés à des stations-services. Ainsi, ils misent sur les achats de dépannage. Si je vous dis qu’ils restent ouverts très tard le soir, vous comprenez d’où vient le nom surprenant de cette enseigne canadienne.

Quoi qu’il en soit, c’est bel et bien pour anticiper cet arrêt des ventes de véhicules thermiques que TotalEnergies a pris la décision de se séparer de quelques milliers de stations-services dans plusieurs pays d’Europe. Ainsi, le géant pétrolier souhaite se concentrer sur le développement de « nouvelles mobilités », à savoir l’électrique et l’hydrogène. Le groupe a d’ailleurs précisé qu’il prévoyait de développer certaines activités parmi lesquelles la recharge électrique en dehors des stations-services, la vente en gros de carburants et les stations AS24 réservées aux professionnels.

TotalEnergies anticipe une perte de revenus générée par la fin des ventes de véhicules thermiques neufs

Avec la fin de la vente des véhicules thermiques, TotalEnergies, s’il ne fait rien, risque de subir une grosse perte de revenus. En effet, ses ventes de carburants pourraient réduire de manière significative en Europe. Les voitures électriques n’auront pas besoin de se recharger dans des stations. Les automobilistes pourront les réalimenter chez eux ou sur leur lieu de travail. Bien conscient des conséquences de cette loi européenne, le groupe a été contraint de prendre des décisions en amont.

Pour évoquer cette transaction avec le groupe Couche-tard, TotalEnergies parle d’une « transformation en compagnie multi-énergies ». Dans un communiqué récent, le géant pétrolier a déclaré qu’il ambitionnait d’atteindre la fameuse neutralité carbone en 2050.

Attention, cette opération n’est pas encore finalisée. La cession de ces 2 200 stations-services européennes ne le sera qu’en fin d’année. Et ce, uniquement si les autorités de la concurrence donnent leur accord. À savoir que ces dernières années, TotalEnergies a déjà cédé plusieurs réseaux de stations-services en Suisse, en Angleterre et en Italie.