Certaines se vantent même de prendre un médicament antiallergique détourné, le Periactine, pour atteindre leur objectif, sans connaître les risques associés à son mésusage. Les jeunes femmes se surnommant les « skinny » sont obsédées par cet objectif et utilisent ce médicament en vente libre à moins de 10 euros la boîte.
Cependant, la cyproheptadine, principe actif du Periactine, n’est pas un complément alimentaire, mais un médicament destiné aux personnes allergiques. La Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT) a alerté sur ce phénomène, estimant que le rapport bénéfices/risques de la cyproheptadine devrait être réévalué en vue de son retrait de l’autorisation de mise sur le marché ou au minimum de son inscription sur une liste à prescription obligatoire. En effet, la cyproheptadine est un médicament très ancien, commercialisé en France depuis les années 60, qui a été dépassé par des molécules bien plus performantes et n’est plus prescrit.
Le Periactine est souvent vendu en ligne où son achat est souvent couplé à d’autres aides à la prise de poids, comme les graines de fenugrec selon les sites consultés par l’AFP. Les représentants des pharmaciens assurent n’en vendre que très rarement. L’Agence du médicament (ANSM) n’est pas en mesure de mesurer une augmentation des ventes, mais réalise en ce moment une analyse de la situation, en fonction de laquelle elle envisagera des actions graduées pour endiguer le phénomène si besoin est.
Toutefois, la prise de cyproheptadine n’est pas sans conséquence. Elle entraîne la plupart du temps des somnolences mais aussi, parfois, des convulsions, des hallucinations et des effets plus graves comme des problèmes hépatiques, sanguins, cardiaques, notamment s’il y a surdosage. Les utilisatrices de Periactine se plaignent souvent de dormir tout le temps ou encore d’avoir très mal au ventre.
RÉSEAUX SOCIAUX: il est important de souligner que le mésusage de la cyproheptadine est apparu en Afrique avant l’avènement des réseaux sociaux, dans les années 2000. Dans une étude scientifique menée en République démocratique du Congo en 2011, des cas d’obésité ont été observés, notamment car les personnes devenaient dépendantes à la cyproheptadine. Il est donc essentiel de garder à l’esprit les dangers liés à la prise de médicaments détournés et d’adopter une approche plus saine pour atteindre ses objectifs de poids et de forme physique.
