Voici quels sont les hôpitaux qui risquent fort de fermer le 3 avril

Plus de 60 hôpitaux en France pourraient fermer le 3 avril à cause de la loi Rist. Explications sur la colère des médecins et des intérimaires.

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Dans quinze jours, plus de 60 hôpitaux pourraient fermer leurs portes, selon le ministère de la Santé. Pour quelles raisons ? On vous explique la crise de l’hôpital.

Hôpitaux : une fermeture massive dans l’Hexagone le 3 avril

En parallèle de la réforme des retraites, on peut aussi parler de la réforme des hôpitaux. Depuis des années, la situation se dégrade. En 2020, pendant la crise sanitaire, on fermait des lits, aujourd’hui, on ferme des hôpitaux et des services entiers ! Le problème ? Le projet de loi Rist, qui se nomme comme la députée Renaissance Stéphanie Rist. Son objectif de base est de « poursuivre la modernisation du système de santé, améliorer le quotidien des soignants et la prise en charge des patients », d’après le site Vie Publique.

Une des mesures qui fait polémique, c’est l’élargissement des compétences de certains métiers. Par exemple, cette loi pourrait permettre aux patients d’avoir accès aux spécialistes sans passer par la case généraliste. Les infirmières seraient autorisées à prescrire des médicaments disponibles uniquement sur ordonnance. Les pharmaciens pourraient avoir plus de pouvoirs et renouveler des ordonnances périmées sous certaines conditions.

Ces évolutions pourraient désengorger certains services, mais les médecins craignent les dérives et évoquent une « médecine au rabais ». Ensuite, ce n’est pas la seule chose qui attise la colère du monde médical. Le ministre de la Santé, François Braun, veut mettre un plafond pour les salaires des intérimaires, ce qui ne plaît pas au plus grand nombre. Aux principaux concernés déjà, mais aussi aux hôpitaux ruraux qui ont du mal à attirer les candidats. 

Tous les corps de métier sont concernés, que ce soit des médecins, infirmiers, urgentistes, anesthésistes ou encore psychiatres. Les intérimaires sont essentiels pour remplacer les titulaires dans les hôpitaux. Certains perçoivent des salaires trois fois plus élevés.

Le plafonnement en question serait fixé à 1.170 euros brut pour 24h de garde. Alors, d’après une étude du Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH), plus de 60 hôpitaux pourraient fermer dès le 3 avril. Cela impacterait 107 services hospitaliers.

Liste des établissements fermés

  • CH de Granville
  • CH de Bastia
  • CH de Lannion
  • CH de Bourges
  • CH de Bourg-Saint Maurice
  • CH de Bergerac
  • CH Moulins Yzeure
  • CH de la Mure
  • CH de Laval
  • CH de Villefranche
  • CH de Fécamp
  • CH de Lillebonne
  • CH de Vernon
  • CH de Millau
  • CH de Simone Veil
  • CH de Mende
  • CH de Forez
  • CH de Morlaix
  • Hôpital Pinel
  • CH d’Issoudun
  • GH Seclin
  • CH de Montluçon
  • CH de Nemours
  • CH de Luçon
  • CH Mémorial Saint Lo
  • CH de L’ESTRAN
  • CH de Lens
  • CH d’Hirson
  • CH Bar Sur Aube
  • CHG Le Havre
  • CH de Cherbourg
  • CHI Ouest Vosgien
  • CH Vire
  • CH Belizal et Argoat
  • CH d’Orange
  • CH de Grasse
  • CHG Sables-d’Olonnes
  • CH de Mayenne
  • CH de Nevers
  • CH de Digne
  • CH Manosque
  • CH Sisteron
  • CH de la Sarthe et Loir
  • CHG de Pontoise
  • Hôpital de Forcilles
  • CH de Montbrison
  • CH de Feurs
  • CH de Rodez
  • CH de Blois
  • CHU de Rouen
  • CH Pont Audemer
  • CH Cavaillon
  • CH de Saint Quentin
  • Hôpital bel Air Thionville
  • CH de Vauclaire
  • CH de Libourne
  • CH d’Allonnes
  • CHU Saint-Étienne
  • CH EU/TREPORT
  • CH Timone Marseille
  • CH de Pontivy
  • CH d’Ajaccio

Hôpitaux: les intérimaires des « cannibales » ?

Il y a deux camps qui s’affrontent dans cette affaire. Les titulaires accusent les intérimaires d’être des « cannibales« . Les intérimaires se défendent en affirmant que sans eux les hôpitaux ne fonctionneraient pas. Les chiffres de l’enquête du SNMRH donnent raison aux seconds clans.

En effet, tous les coins de France et tous les services sont concernés. Les salariés en travail temporaire sont partout, aux urgences, dans les maternités ou les blocs opératoires. Ainsi, il faut s’attendre à une catastrophe le 3 avril. « Les fermetures vont avoir lieu dans une multitude d’endroits, car les intérimaires travaillent partout. Le gouvernement ne veut plus nous faire travailler à des prix corrects. Il va se rendre compte de notre importance majeure pour faire tourner les hôpitaux », informe un médecin.

Des risques de morts ?

Le ministre de la Santé espère « trouver des solutions au cas par cas » et proposer des petits contrats pour inciter le personnel et compte peut-être rappeler les médecins déjà en retraite. Il ne faut pas tomber dans « dans le catastrophisme », mais la situation est compliquée.

Les ARS (agences régionales de santé) et les médecins sont pessimistes. Est-ce qu’il faudra des morts pour que le gouvernement renonce ?

En parallèle, les titulaires pensaient avoir une augmentation de salaires avec le départ des intérimaires. Visiblement, ils peuvent s’asseoir dessus, car la somme de 1,5 milliard n’est plus du tout dans les échanges