Promouvoir les voitures électriques tout en assurant une boucle vertueuse pour leurs batteries est un défi. Cependant, un chimiste de l’Université Claude Bernard-Lyon 1 a développé un système de recyclage innovant qui utilise la capture de CO2 pour fabriquer de nouvelles batteries à partir des déchets ou des batteries usagées. Ce processus ne produit aucun déchet, n’utilise pas d’acide et utilise des machines compactes.
Voitures électriques : Une nouvelle méthode de recyclage des batteries utilisant du CO2
Le développement des voitures électriques est un enjeu majeur pour promouvoir une mobilité plus respectueuse de l’environnement. Cependant, le recyclage des batteries reste un défi important. Heureusement, un chercheur de l’Université Claude Bernard-Lyon 1 a récemment mis au point un système de recyclage novateur qui utilise le CO2 pour créer de nouvelles batteries à partir des déchets ou des batteries usagées. Ce processus révolutionnaire ne génère aucun déchet, n’utilise pas d’acide et nécessite des machines compactes.
Voitures électriques: « Donner une nouvelle vie au CO2 »
Cette invention est née il y a dix ans d’une découverte accidentelle réalisée par Julien Leclaire, un chimiste lyonnais travaillant dans son laboratoire à l’Université Claude Bernard. « En analysant la matière, nous avons réalisé que notre technologie permettait de capturer les métaux présents dans les batteries, ce qui donne une véritable valeur et un sens au CO2 qui a été capturé », explique-t-il.
Les métaux contenus dans les batteries sont extraits grâce à une méthode respectueuse de l’environnement qui a valu à Julien Leclaire d’être récompensé par les sociétés françaises et américaines de chimie. Pour le moment, il applique cette méthode aux déchets de production des batteries électriques, tels que les rebuts industriels ou les batteries en fin de vie.
Des métaux recyclés sous forme de poudre
Chacun de ces métaux est transformé en poudre en introduisant « plus ou moins de fumée dans le milieu », précise le professeur lyonnais. En utilisant cette poudre, ses partenaires sont ensuite capables de fabriquer de nouvelles électrodes, puis des batteries complètes. Parallèlement, Julien Leclaire a créé une start-up avec des associés, ce qui lui permet de lever des fonds et de passer à l’échelle industrielle. Grâce au soutien du Plan France 2030, qui leur accorde 23 millions d’euros, une unité basée sur ce procédé ouvrira ses portes dès 2026 dans la future Vallée des Batteries, située dans le nord de la France. C’est un début prometteur : « L’idée est d’implanter ces deux premières usines d’ici 2026-2028, l’une pour traiter les déchets de production et l’autre pour les batteries en fin de vie. D’ici 2030, notre objectif est d’avoir au moins cinq usines opérationnelles sur le territoire européen », explique Julien Leclaire.
Les perspectives de croissance de ce procédé vont de pair avec l’augmentation des volumes de batteries utilisées dans les véhicules électriques, ainsi que des besoins en métaux. « L’objectif est de parvenir à 40% de voitures électriques d’ici 2030. Cela signifie que nous aurons besoin de matière première, et il y aura certainement des déchets associés », souligne le chimiste. Il est donc essentiel non seulement de produire de nouvelles batteries, mais aussi de recycler les métaux. Ce savoir-faire est crucial pour réussir la transition vers l’interdiction des voitures thermiques d’ici 2035, comme l’a récemment approuvé le Parlement européen.
Grâce à cette méthode innovante de recyclage des batteries utilisant le CO2, les voitures électriques se positionnent comme une solution durable et respectueuse de l’environnement. Le travail du chercheur Julien Leclaire et de son équipe ouvre la voie à une nouvelle ère de mobilité verte, où les voitures électriques jouent un rôle central dans la transition vers une société plus écologique. Avec une approche responsable de la gestion des batteries usagées, nous pourrons non seulement réduire notre empreinte carbone, mais aussi créer une économie circulaire basée sur la valorisation des déchets. Grâce à des innovations comme celle-ci, l’avenir des voitures électriques s’annonce prometteur.