Assurance vie ou PER ? Voici comment prendre la bonne décision selon vos revenus

Assurance vie ou PER : vous avez économisé de l'argent pour votre retraite et vous ne savez pas si vous devriez choisir un contrat d'assurance-vie ou un plan d'épargne retraite? Notre chroniqueur Gilles Belloir, qui dirige Placement-direct.fr, vous aide à choisir efficacement.

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Le Plan d’Epargne Retraite (PER) est devenu populaire auprès de millions d’épargnants en moins de quatre ans. L’un des avantages clés est que les contributions de l’épargnant sont déductibles fiscalement. Cependant, l’argent épargné est bloqué jusqu’à l’âge de la retraite, sauf en cas d’événements imprévus comme un incident de vie ou l’achat d’un logement, et il y a une imposition lors de la sortie. En revanche, l’assurance vie est avantageuse fiscalement en cas de retrait ou de décès, et reste disponible pour tout âge. Cependant, il n’y a pas d’économies d’impôts à l’entrée.

La préparation de votre retraite dépend principalement de votre taux marginal d’imposition (TMI), qui est le taux d’imposition de la tranche la plus élevée de vos revenus. Si vous ne connaissez pas votre TMI, vous pouvez le trouver dans votre avis de situation déclarative, obtenu lors de votre déclaration de revenus en ligne.

PER : Le choix fiscal pour économiser des impôts

Le PER est très avantageux pour économiser des impôts. Les titulaires les plus fortement imposés économiseront beaucoup d’impôts grâce au PER.

Par exemple, avec un versement de 10 000 euros, vous pouvez économiser 4 100 euros (10 000 euros x 41%) si vous êtes imposé à un taux marginal d’imposition (TMI) de 41% (à partir de 78 571 euros par part), ou 4 500 euros si vous êtes imposé à un TMI de 45% (plus de 168 994 euros par part).

Quand vous prendrez votre retraite et que vous opterez pour des retraits en capital, la part du retrait correspondant à des gains sera soumise à un prélèvement forfaitaire de 30% ou à l’impôt sur le revenu (+17,2% de prélèvements sociaux) si cette option est plus avantageuse. La part du retrait correspondant à des versements déductibles sera, quant à elle, soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Comme vous aurez logiquement moins de revenus à la retraite, il est fort probable que votre TMI tombe à 30% (jusqu’à 78 570 euros par part).

En fin de compte, vous pouvez tabler sur une taxation globale de 30% sur les retraits. Dans ce cas, la simple comparaison entre l’économie d’impôt à l’entrée (41 ou 45%) et la taxation à la sortie (30%) rend le PER très avantageux.

Assurance vie pour ceux qui ne paient pas ou peu d’impôts

Si vous ne payez pas l’impôt sur le revenu, il n’est pas intéressant de souscrire à un PER. Il vaut mieux opter pour l’assurance vie, qui reste disponible à tout moment en cas de besoin.

Si votre taux d’imposition est de 11%, un versement déductible sur le PER pourrait vous faire économiser un peu d’impôt. Cependant, cet avantage ne suffit pas à justifier l’indisponibilité de votre épargne jusqu’à la retraite. Il est donc préférable de choisir des versements sur un contrat d’assurance vie.

Optez pour le PER si votre taux d’imposition est de 30%, surtout si vous envisagez de le garder longtemps

Il est courant d’avoir un taux d’imposition de 30%, car cette tranche est très étendue (entre 27 479 euros et 78 570 euros par part). Les versements déductibles du PER vous permettent d’économiser 30% sur vos impôts. Cependant, dans de nombreux cas, la taxation à la sortie sera équivalente, à 30% pour les versements taxés au barème de l’impôt sur le revenu et pour les gains soumis au taux forfaitaire. Alors, pourquoi le PER peut-il être intéressant sans différence d’imposition ?

En réalité, il faut considérer cette opération comme une avance de trésorerie de l’État, un type de prêt à taux zéro très avantageux lorsque les taux d’emprunt sont élevés depuis un an. Avec le PER, vous pouvez investir et faire fructifier de l’argent que vous auriez dû payer en impôt. À long terme, cet avantage peut devenir très significatif, car votre épargne peut potentiellement générer de nombreux intérêts.

Exemple pour mieux comprendre

Imaginez que vous êtes marié(e), que vous avez 45 ans et un bon salaire qui vous a permis d’économiser 10 000 euros cette année. Vous avez décidé d’investir cet argent dans un PER. Avec un taux d’imposition de 30%, vous économiserez 3 000 euros d’impôt sur le revenu. Sans cet investissement, vous auriez pu disposer de 7 000 euros d’économies après paiement de l’impôt sur le revenu, à investir dans un autre placement comme un contrat d’assurance-vie.

Si nous supposons que votre investissement rapporte 3% par an pendant 20 ans (jusqu’à votre retraite), vous aurez accumulé 18 061 euros sur votre PER. Cela représente les 10 000 euros que vous avez investis ainsi que les intérêts cumulés pendant 20 ans.

Sur votre contrat d’assurance-vie, vous aurez économisé 12 643 euros, en supposant que les 7 000 euros investis ont également rapporté 3% par an pendant 20 ans.

Une fois à la retraite, vous voulez récupérer votre argent. Sur le PER, vous toucherez un capital net de fiscalité de 12 643 euros (18 061 euros x (1-30%)). Sur le contrat d’assurance-vie, vous toucherez un capital net de 11 672 euros. Nous supposons ici que l’abattement annuel sur les gains, s’appliquant aux contrats d’assurance-vie de plus de huit ans, joue à plein (9 200 euros pour un couple marié). Le contrat ne serait alors soumis qu’aux prélèvements sociaux de 17,2% sur la part de gains (5 643 euros). Dans notre exemple, le PER vous apporte un surplus de 971 euros (12 643 euros – 11 672 euros).

En résumé, si vous êtes prêt(e) à immobiliser une partie de votre argent pour préparer votre retraite, le PER est très avantageux si vous êtes imposé(e) à 45 ou 41%. Si vous avez du temps devant vous, il l’est également, mais dans une moindre mesure, si vous êtes imposé(e) à 30%. Enfin, si vous n’êtes pas imposé(e) ou si vous êtes imposé(e) à 11%, il est préférable d’épargner sur un contrat d’assurance-vie dans lequel vous pourrez piocher en cas de besoin.