Livret A: Cette nouvelle n’ira pas plaire à tout le monde pour le 1er mai.

La Banque de France aurait pu proposer à Bercy une augmentation anticipée du taux du livret A, qui aurait pu passer de 3 % à 3,5 %, mais elle ne l'a pas fait malgré les textes qui lui en laissaient la possibilité. La date pour cette augmentation sera le 1er août.

© Thomas Saint-Antonin-Le taux du livret A doublé : voici combien cela va vous rapporter en plus dès ce 1er août

Cela aurait pu être une excellente nouvelle pour les épargnants français à l’approche du printemps. Néanmoins, selon un article du Parisien, le taux du Livret A restera bloqué à 3 % jusqu’au 1er août prochain. Les 55 millions de Français qui possèdent un Livret A espéraient pourtant bénéficier d’un coup de pouce dès le 1er mai, après que la rémunération de leur épargne ait été augmentée de 0,5 % à 1 % le 1er février 2022, de 2 % le 1er août suivant, et enfin de 3 % le 1er février dernier.

Il est important de noter qu’en dehors de ces échéances traditionnelles, une revalorisation intermédiaire du taux est possible deux fois par an, au 1er mai et au 1er novembre, comme le prévoit l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne.

Toutefois, seule la Banque de France peut proposer une révision intermédiaire du Livret A ou du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) en cas de variation exceptionnelle de l’inflation ou des taux d’intérêt de court terme par rapport à la date de la précédente révision. À ce sujet, nous avons contacté le Ministère de l’Économie et des Finances qui nous a confirmé que « le gouverneur de la Banque de France n’a pas proposé de telle révision intermédiaire ».

D’après l’entourage du gouverneur, « les derniers chiffres montrent une décélération de l’inflation », sans donner plus de précisions. Selon les dernières prévisions de l’institution, l’inflation devrait s’afficher à 5,4 % en 2023 au lieu des 6 % prévus jusqu’ici. Cependant, les taux interbancaires de court terme sont à la hausse, avec une moyenne de 1,70 % sur le dernier semestre. En conséquence, selon la formule de calcul, le taux du Livret A devrait théoriquement atteindre 3,5 %.

Livret A: Déjà en février, le taux n’avait pas augmenté autant que prévu

Cependant, la Banque de France a choisi de rester fidèle à sa politique exprimée mi-janvier lors de l’augmentation du taux de 2 % à 3 % le 1er février. Le gouverneur avait alors cité des « circonstances exceptionnelles » prévues dans les règles pour s’écarter de la règle et réduire l’augmentation du taux du Livret A, qui aurait dû être porté à 3,3%. « Un taux trop élevé serait très défavorable au financement du logement social et de la politique urbaine », a-t-il expliqué dans un communiqué.

En effet, le marché immobilier est en train de connaître une évolution significative, avec de nombreux investisseurs qui cherchent à acquérir une propriété. Cette situation pourrait être menacée par une hausse soudaine des taux du Livret A, qui pourrait rendre les prêts immobiliers plus difficiles à obtenir, surtout pour les familles à faible revenu. La Banque de France a donc jugé qu’une augmentation progressive des taux serait plus bénéfique à long terme pour l’économie et la société en général.

L’augmentation continue de la rémunération du Livret A au cours de l’année écoulée n’a pas été sans conséquences pour les banques, avec un solde de 500 milliards d’euros (Livret A et LDDS combinés), « une augmentation d’un point des taux coûte 5 milliards à la Caisse des Dépôts et aux banques » par an, comme nous l’a expliqué mi-janvier Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne.

Cependant, il est important de noter que les banques ont également bénéficié de l’augmentation de l’épargne, qui leur permet d’investir dans des projets à long terme pour soutenir l’économie et créer des emplois durables. En fin de compte, la Banque de France doit trouver un équilibre entre la nécessité de maintenir des taux raisonnables pour les emprunteurs et la nécessité de garantir des rendements suffisants pour les épargnants et les investisseurs.

Pas un gros manque à gagner pour les épargnants

Il est important de ne pas augmenter les taux d’épargne trop rapidement, car cela risque de perturber la hiérarchie des produits d’épargne et de provoquer des changements soudains dans les choix des Français. Les citoyens pourraient être incités à passer d’un produit d’épargne à un autre sans réfléchir aux conséquences à long terme. Cependant, il est également important de considérer les avantages potentiels de l’augmentation des taux d’épargne.

En février, le Livret A a connu une collecte nette record de 6,27 milliards d’euros, ce qui suggère que les citoyens français sont prêts à épargner davantage si les taux sont attractifs. Cet afflux d’épargne pourrait stimuler l’économie française, en fournissant des capitaux aux entreprises pour l’investissement et la croissance.

En outre, bien que la non-revalorisation anticipée ne coûtera pas cher aux épargnants, il est important de noter que cela peut avoir des implications à long terme pour les investissements. Les épargnants pourraient être moins enclins à investir dans des produits d’épargne à faible rendement, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le marché financier dans son ensemble. Il est donc important de trouver un équilibre entre l’augmentation des taux d’épargne et la stabilité du marché financier.

Pour un encours moyen de 5 800 euros, le manque à gagner en termes d’intérêts sera de 8 euros. Cependant, il est important de noter que les épargnants qui ont atteint le plafond de 22 950 euros recevront 172 euros d’intérêts, contre 201 euros s’ils avaient bénéficié d’un taux d’intérêt de 3,5 % au 1er mai.

Bien que la différence de taux de 0,5 point sur les trois prochains mois ne soit pas anodine, il est important de noter que cela peut avoir des implications à long terme pour les épargnants. Les citoyens pourraient être découragés d’épargner davantage si les taux ne sont pas attractifs, ce qui pourrait affecter leur capacité à atteindre leurs objectifs financiers à long terme.