Selon Philippe Crevel, le Directeur du Cercle de l’Epargne, les frais bancaires cachés « pèsent sur le pouvoir d’achat ». On vous dresse la liste hallucinante…
Des frais bancaires cachés qui font baisser votre pouvoir d’achat
Certains Français voient passer des frais bancaires et ne comprennent pas toujours pourquoi. D’autres en payent alors qu’ils n’ont pas besoin de certains services. Mais, ce n’est pas vraiment le moment de perdre des euros avec l’inflation atteignant 6%… Du jamais vu !
Quels sont ces frais bancaires et leur montant ?
Grâce à nos confrères de Linternaute.com, on peut vous partager la liste de tous les frais bancaires cachés. Ainsi, vous pourrez mieux comprendre et mieux protéger votre argent. Même si la transparence des informations dans la loi Pacte devrait s’appliquer, ce n’est pas si simple de s’y retrouver.
Frais bancaires pour tenue de compte
En premier de cette longue liste, les frais bancaires de tenue de compte. Ils permettent de rémunérer les salariés qui gèrent vos comptes et de régler certains frais informatiques. En moyenne, cela représente 26 euros sauf si vous êtes dans une banque en ligne. Pour les comptes inactifs, ce type de frais est plafonné à 30 euros par an.
Frais pour compte inactif
Cela peut paraitre surprenant, mais si vous n’utilisez pas votre compte, vous pouvez avoir des frais bancaires pour cette raison. « Dernièrement, il y a eu une polémique sur les frais en matière de succession. Les comptes sont fermés et des frais sont pris par les banques. Aujourd’hui, comme la rentabilité monétaire des comptes courants est nulle voire négative, elles (les banques ndlr) essaient de récupérer des frais. », selon Philippe Crevel.
L’avis à un tiers détenteur
L’avis à un tiers détenteur ou ATD donne le droit à l’administration fiscale de se faire payer par une banque. Par exemple, si vous ne payez pas vos impôts, ils vont directement se servir auprès de la banque. En tout cas, si votre solde est positif. Mais, cette démarche est facturée. Depuis le 1er janvier 2019, ces frais d’ATD n’excèdent pas 10% de la somme sans dépasser les 100 euros.
Frais de retrait et/ou paiement en vacances à l’étranger
Quand vous revenez de vacances, vous avez forcément déjà vu des petits montants débités. Ces frais bancaires à l’étranger sont rangés en deux parties et représentent environ 3% du montant. Il y a les frais de change (1%) et les frais de traitement de la banque (2%).
Donc, retirez de l’espèce avant votre voyage pour réduire l’utilisation de votre carte bancaire à l’étranger. Ces frais dépendent du pays dans lequel vous vous trouvez. En Australie, un retrait vous coute 6,30 euros pour 100 euros retirés alors qu’en Suède, il ne coutera que 1,11 euro.
💰💰💰 Frais bancaires d’un commerçant : en gros il vaut mieux le cash
C’est d’ailleurs l’une des raisons que les #banques veulent supprimer les billets 😁😉 pic.twitter.com/JaXgWVtiRE— nouvelle obs🥃🍹 (@ohms11111) July 21, 2022
Frais de découvert
Vous payez des frais quand vous n’avez pas de découvert autorisé et quand vous le dépassez. Ces intérêts de découverts représentent entre 4% à 12%. La commission d’intervention est limitée à 8 euros pour 80 euros par mois.
Transferts d’argent internationaux
Les entreprises de transfert d’argent à l’international telles que Western Union, MoneyGram ou encore Remitly n’indiquent pas toujours à leurs clients qu’il y a des frais bancaires sur le change. Selon les équipes de l’UFC-Que-Choisir, ces frais bancaires s’élèvent à 6,7% du montant envoyé.
Transfert de PEA
Un transfert de votre PEA vers une autre banque vous coute de l’argent. En effet, ce n’est pas une démarche gratuite. D’abord, un prix fixe de transfert. Ensuite, un prix pour chaque ligne selon la situation de votre PEA. Les tarifs ne peuvent pas aller au-dessus de 15 euros par ligne. La limite globale est plafonnée à 150 euros. Par exemple, pour transférer un portefeuille de 5 000 euros sur 5 lignes, vous payerez 103 euros.
Frais de conseiller sur une banque en ligne
Les banques en ligne sont moins chères, mais des fois, vous pouvez avoir des surprises. Si vous demandez l’aide d’un conseiller, cela peut vous couter 5 euros. « un grand nombre d’entre elles se sont fait racheter par de grands groupes bancaires qui utilisent les banques en ligne comme produit d’appel pour leur clientèle », nous explique Philippe Crevel. Donc, ça reste une bonne solution pour les produits basiques sans avoir besoin de conseiller.
Il ajoute : « Certaines banques proposent un forfait annuel, plutôt réservé aux clients avec des moyens élevés. En dehors de ces forfaits, chaque acte est facturé, comme dans n’importe quelle banque. Le problème des établissements financiers ces dernières années était d’accroître leurs fonds propres pour respecter les règles prudentielles. D’où l’idée de facturer toutes les opérations. Le business modèle de ces banques en ligne est fragile. »
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Frais bancaires de forçage
Ils sont facturés régulièrement sans que vous vous en rendiez compte. Par exemple, un virement vers un compte erroné engendre une erreur, donc des frais en plus. Ces derniers ne peuvent pas dépasser 8 euros par opération.
Frais de livraison d’une carte de débit
Quand votre carte bancaire arrive à terme, vous recevez automatiquement une nouvelle à votre domicile. Mais, encore une fois, cette démarche est payante. L‘envoi postal peut vous couter 9,50 euros. Les banques en ligne ne facturent pas ce service. Alors, optez plutôt pour une remise en main propre.
« Beaucoup de lois sont entrées en vigueur cette année, dans la loi Pacte en termes de transparence sur les frais« , explique Philippe Crevel. Mais, « à force de demander de la transparence, on a une accumulation de données qui peut brouiller le consommateur. »
Frais de réception d’un virement non SEPA
Un virement SEPA réalisé dans votre banque peut vous couter jusqu’à 5 euros par envoi. Pour les virements non SEPA, en dehors de la zone européenne, le montant peut être très élevé. Par exemple, vous pouvez avoir 25 euros de frais bancaires pour un simple virement en devise étrangère…
Frais bancaires pour fourniture d’une carte de débit
La fourniture de votre carte de débit n’est pas gratuite non plus. Encore une fois, cela passe presque inaperçu. Les frais bancaires s’élèvent à 25 euros et augmentent selon les services en plus (assurance, plafonds, etc) et peuvent atteindre 300 euros par an. La carte Globe Trotteur du Crédit Agricole est une bonne option. Elle coute 2 euros par mois et est destinée aux jeunes de moins de 30 ans.
Frais bancaires pour réédition de code secret
Frais de lettre d’information pour chèque sans provision
La lettre Murcef est celle qui vous avertit d’un chèque sans provision et elle est payante à hauteur de 20 euros. Des frais bancaires « masqués » d’après Philippe Crevel, qui « peut faire partie d’un maquis, alors, on ne va pas réussir à voir combien ça coute réellement ».
Frais de rejet de chèque sans provision
Si vous n’avez pas régularisé votre cas à temps, les banques peuvent vous faire payer le rejet de chèque. Cela représente 30 euros pour un chèque en dessous de 50 euros. Et 50 euros pour une somme plus élevée.
Frais d’opposition sur chèque
L’opposition sur chèque est aussi payante. Que ce soit pour une perte, mais aussi pour un vol, alors que vous n’êtes pas responsable.
Frais de gestion des OPCVM
Vous voulez investir dans des SICAV ? Sachez qu’il y a beaucoup de frais bancaires. Déjà, pour les acquérir, les fameux frais d’entrée. Ensuite, les frais de gestion. Ils sont invisibles, car prélevés instantanément sur les avoirs. Ils représentent à peu près 2% et 3% pour les fonds en actions.
« En assurance vie, il y a des frais cachés notamment sur les frais de gestion ou d’avenant, ça manque de transparence », explique Ralph Riumy, co-créateur d’Acheel, une nouvelle compagnie d’assurance innovante qui possède son propre agrément. « En assurance, il y a beaucoup d’intermédiaires. Chez Acheel, nous avons notre propre agrément d’assurance qui nous permet de ne pas avoir d’intermédiaire, pas de frais cachés non plus. Chez d’autres, vous trouverez des frais annexes de courtage et des frais plus ou moins cachés, car il faut rémunérer le distributeur ».
Frais bancaires indirects
Pour diversifier votre portefeuille, un gestionnaire peut sélectionner des OPCVM qui ont leurs propres frais de gestion. On appelle ça les frais bancaires indirects. « La transparence et les frais cachés, ce sont plutôt des garanties dont on n’a pas vraiment besoin. On les prend quand même, car elles font partie du package », explique Ralph Ruimy.
Commissions de surperformance
Les commissions de surperformance s’appliquent quand les plafonds sont atteints ou dépassés. Ces frais peuvent être de 20% de la performance selon le seuil. « Certains outils informatiques ne sont pas capables d’expliquer tous ces frais. Ils ne sont pas capables de moduler ou morceler une prime, alors ils ne le font pas ».
Frais bancaires d’arbitrage
En déplaçant de l’argent d’un fond à un autre, vous faites preuve d’arbitrage. Des frais bancaires jusqu’à 1% des sommes transférées. C’est automatique et très rarement précisé ! « Les gens ne comprennent pas ce qu’ils achètent. Ils ont besoin de comprendre ce dont ils ont vraiment besoin. Chez Acheel, on a décomposé l’ensemble de nos produits, on leur fait fabriquer leur offre », informe Ralph Ruimy.
Commissions de mouvement
Dès qu’il y a un achat ou une vente réalisés par le fonds, une commission de mouvement s’applique par la société de gestion. En somme, cela signifie que vous allez payer une nouvelle fois les frais de courtage. Le pire c’est que vous ne pouvez pas savoir les sommes à l’avance. La plupart du temps, environ 0,5% de l’actif net. « les besoins des gens ont changé. Le respect, la transparence et l’écologie sont devenus des attentes centrales pour les clients », déclare Ralph Ruimy.
Pour terminer, les frais bancaires de sortie !
Et oui ! Vous quittez votre banque ? Vous avez, là encore, des frais bancaires de sortie. C’est un pourcentage du montant retiré. En moyenne, c’est environ 0,5%. Si c’est une sortie en rente, c’est plus onéreux ! Des frais d’arrérages se mettent en place pour la démarche de transformer votre capital en rente. Environ 3% du capital converti.