Les raisons de la limitation à 34% des promotions sur les produits d’hygiène à partir du 1er mars

La loi Descrozaille, qui contrôlera les promotions sur les produits d'hygiène, sera bientôt en vigueur. Voici les détails.

© RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP

Les produits d’hygiène sont sur le point d’être soumis à une nouvelle législation, souvent désignée sous le nom d’ ‘Egalim 3’, mais plus formellement reconnue comme étant la ‘Loi Descrozaille’. Cette législation, qui doit entrer en vigueur dès le 1er mars, est le fruit d’une initiative du député du parti Renaissance, Frédéric Descrozaille. Le principal objectif de cette loi est de rééquilibrer les négociations commerciales entre les distributeurs et les industriels. Elle cherche à faire face aux inégalités actuelles et à instaurer un climat d’équité et de justice dans les transactions commerciales, ce qui est d’une importance cruciale pour le bon fonctionnement de l’économie.

La Loi Descrozaille se distingue par une série de mesures techniques diversifiées et bien pensées. L’une des mesures clés de cette législation est l’établissement de marges minimum pour les distributeurs. Cette disposition est conçue pour garantir la rentabilité des distributeurs, en leur assurant une stabilité financière, ce qui est essentiel pour leur viabilité à long terme. Par ailleurs, la loi offre aux industriels une flexibilité accrue en leur permettant d’arrêter les livraisons en cas d’échec des négociations. Cette option représente un outil de négociation puissant pour les industriels, leur permettant de défendre leurs intérêts de manière plus efficace lors des pourparlers commerciaux. Cela pourrait potentiellement aboutir à des accords plus équitables et plus bénéfiques pour toutes les parties impliquées.

Produits d’hygiène: impact sur les promotions

Elle impose également une limitation des promotions sur les produits d’hygiène à 34%, en suivant le même modèle que celui déjà en vigueur pour les produits alimentaires. Cette nouvelle règle signifie donc la fin des promotions massives en grande surface pour des produits couramment utilisés tels que les couches pour bébés, les dentifrices, les gels douche et les lessives, qui étaient souvent proposés à des réductions allant jusqu’à -70%, -80% voire même -90%.

Ces opérations promotionnelles massives représentent pour de nombreux consommateurs une opportunité de réaliser des économies substantielles sur leurs achats de produits d’hygiène. Cependant, à partir du 1er mars, la remise qui sera accordée sera plafonnée à 34% maximum. Ou bien, l’offre sera de deux produits achetés pour un offert, ce qui est équivalent. Ce changement important dans les pratiques commerciales pourrait avoir un impact conséquent sur le pouvoir d’achat des consommateurs, modifiant ainsi leur comportement d’achat et leurs habitudes de consommation.

Objectifs de la loi

Selon les informations disponibles sur son site internet, le ministère de l’Économie explique explicitement que l’objectif principal de cette politique est de « s’assurer que les industriels sont rémunérés ». En d’autres termes, cette initiative a été conçue dans le but de les « protéger » au cours des négociations, souvent complexes et délicates, avec les distributeurs. Ces derniers ont une tendance marquée à exercer une pression importante pour obtenir des baisses de prix, tout en promettant en échange d’écouler de grandes quantités de produits grâce à ces promotions.

Frédéric Descrozaille, qui est l’un des fervents défenseurs de cette politique, soutient avec force qu’il est absolument essentiel de « s’assurer l’emploi dans nos PME ». Cependant, cette position soulève un certain nombre de questions pertinentes. En effet, il est intéressant de noter que la majeure partie des produits d’hygiène qui sont couramment vendus dans nos supermarchés n’est pas produite par des PME, mais par trois multinationales qui dominent le marché : Essity (qui génère un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros), Unilever (60 milliards) et Procter & Gamble (82 milliards).