Logement : cette nouvelle obligation d’information sur la qualité de l’eau et votre consommation individuelle

Les syndics doivent maintenant donner des informations obligatoires au sujet de la qualité et de la consommation de votre eau.

© Coach Copro Expert Cotoit

Avec la sécheresse qui touche plusieurs régions de France, les syndics de votre logement vont avoir l’obligation de fournir de nouvelles informations sur la qualité de l’eau et votre consommation.

Logement : les copropriétés devront vous informer sur la qualité et la consommation de votre eau

Désormais, les syndics de votre logement vont devoir vous indiquer une fois par an votre consommation d’eau individuelle en se basant sur la facture de la régie de l’eau.

Une très bonne chose pour Anabelle Moreira : “Aujourd’hui, la majorité des copropriétés sont déjà équipées de compteurs individuels, mais pas toutes.”. Elle supervise la relation clients et partenaires syndic chez Cotoit, une filiale récente du Crédit Agricole qui gère 400 copropriétés. À savoir, cela concerne les copropriétés qui ont un permis de construire après le 1er novembre 2007. Les autres possèdent un compteur collectif, donc il est impossible de savoir la consommation individuelle.

Cela représente 15 à 20% des charges d’un logement

À savoir, en copropriété, le propriétaire n’est pas engagé individuellement auprès d’un fournisseur d’eau. En effet, il paie selon la consommation globale de l’immeuble et non pas de son seul logement. Il s’agit des appels de fonds provisionnels. La facture est divisée en fonction des tantièmes.

“C’est une donnée qui n’arrivait pas jusqu’à l’utilisateur final”, informe Roselyne Conan, la directrice générale de l’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil). Le but est de sensibiliser chacun sur sa consommation en sachant que l’eau est l’une des trois dépenses les plus importantes d’une copropriété et s’élève entre 15 et 20% des charges individuelles.

Quand on met les yeux sur sa consommation, elle recule. L’information est en soi un levier de sobriété. Toutes les études le montrent, et c’est encore plus vrai avec l’eau car il y a un sentiment collectif que cette ressource est abondante, alors que la réalité est tout autre”, explique Henry Buzy-Cazaux, président fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers et expert des questions immobilières.

Il faut donc se préparer aussi ce que l’individualisation des frais du logement devienne plus courante. Les propriétaires économes sont “découragés de voir que leurs efforts ne se traduisent pas sur leurs factures”, informe le spécialiste.

Les syndics doivent soit acheter, soit louer des compteurs en contrepartie d’une redevance. L’achat vaut entre 30 et 100 euros en fonction de la qualité du produit et la location coûte à peu près 10 euros par an.

Des informations déjà accessibles

Il y a aussi une dimension sanitaire à cette mesure. Le syndic doit informer de la consommation individuelle de chaque logement, mais aussi apporter une “note de synthèse” pour la qualité de l’eau de la ville.

À la base, ce sont des informations publiques du ministère de la Santé. Elles présentent des chiffres sur les produits chimiques comme le chlore, les sulfates, les nitrates. Il y a aussi des indications sur la couleur, l’odeur, la température et l’acidité de l’eau. Vous avez également la date du dernier prélèvement. 

Pour terminer, les Agences régionales de santé donnent aussi leur avis sur la qualité de l’eau. “Toutes ces informations vont inciter les consommateurs à faire pression sur les collectivités pour améliorer la qualité des eaux”, déclare Henry Buzy-Cazaux avec satisfaction.

Cependant, sachez qu’il n’y a aucune sanction contre le syndic s’il ne vous donne pas ces documents. Donc, les propriétaires ne devront pas hésiter à insister pour les avoir.