Ces propositions de loi pour établir le congé menstruel en France sans perte de salaire

Quelques mois après l'instauration d'un congé menstruel en Espagne, des députés français travaillent sur des propositions de loi pour permettre aux femmes de prendre un congé sans perte de salaire en cas de douleurs menstruelles.

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Des propositions de loi examinent actuellement la possibilité de créer un congé menstruel indemnisé pour toutes les femmes qui en ont besoin, sans journée de carence pour les règles douloureuses. Cette idée novatrice a déjà été proposée par certaines entreprises et municipalités, mais l’objectif est maintenant de l’intégrer dans la loi et de la rendre accessible à toutes les femmes.

Les députés écologistes et socialistes mènent des consultations approfondies avec des associations féministes, des professionnels de la santé et du monde des affaires afin de créer une proposition de loi qui respecte le secret médical et les droits des femmes.

En effet, il est crucial de garantir que toutes les femmes puissent bénéficier de ce congé menstruel, sans discrimination ni stigmatisation. Le dépôt de la proposition de loi est prévu pour le 26 mai, et nous espérons qu’elle sera adoptée rapidement pour améliorer la santé et le bien-être des femmes en France.

Congé menstruel: des craintes soulevées

Cependant, certaines associations féministes sont également préoccupées par une possible réaction négative. La mise en place d’un congé menstruel pourrait donner lieu à des discriminations à l’embauche à l’encontre des femmes.

Pour la Confédération des PME, un congé supplémentaire pour certaines employées pourrait entraîner une « désorganisation » au sein des petites entreprises. Par ailleurs, Stéphanie Pauzat, vice-présidente de la Confédération, a souligné que « les femmes ne vivent pas toutes cette période de la même manière, celles qui en ont besoin peuvent se faire arrêter » par un médecin.

L’organisation patronale Medef partage cet avis et s’oppose à une telle mesure qui, selon elle, « renverrait l’image que les femmes ne peuvent pas occuper les mêmes postes que les hommes ».

Maud Leblon, directrice de l’association Règles élémentaires, qui lutte contre la précarité menstruelle et le tabou des règles, a toutefois nuancé cette opinion en soulignant que « c’est une bonne idée de trouver une solution d’urgence pour les femmes qui ont des règles douloureuses ou qui souffrent d’endométriose, mais il faut aborder le problème dans son ensemble ».

Isabelle Rome, la ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, a souligné que « la santé des femmes est restée longtemps taboue et ignorée » et qu’il est impératif de la traiter en tant que telle, en évitant qu’elle ne soit ni une source de précarité ni un frein à la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle. La ministre a précisé qu’elle pourra se prononcer lorsque les propositions auront été déposées et que le contenu en sera connu.