Supermarchés : pourquoi les distributeurs ne sont pas enclins à baisser les prix des produits ?

Supermarchés : les vendeurs ont demandé à leurs fournisseurs de baisser les prix, mais ils ne voulaient pas baisser les prix des produits de marque de magasin.

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Les dirigeants de grandes enseignes de supermarchés ont depuis des mois exhorté les industriels à revoir à la baisse leurs tarifs. Cependant, ils semblent peu pressés de réduire les prix de leurs marques de distributeurs (MDD). Bien que l’inflation de ces produits sur un an ait ralenti, certains signes indiquent que les distributeurs ont pratiquement atteint leur limite.

En effet, on constate une tendance à la hausse des prix des produits en MDD. Certains augmentant même de plus d’un centime. Comme c’est le cas pour les pâtes dont le prix est passé de 1,59 à 1,67 euro cette semaine. Il en va de même pour l’indicateur des 100 produits alimentaires MDD d’Olivier Dauvers et A3 Distrib. L’expert de la grande distribution a constaté une hausse de 0,4% de son panier entre la mi-juin et la mi-juillet, après une augmentation de 0,5% le mois précédent, avec une inflation dans la plupart des enseignes.

Toutefois, face à la pression des consommateurs et des concurrents, les distributeurs pourraient réévaluer leurs prix à la baisse dans les mois à venir. En attendant, il est important de surveiller de près l’évolution des prix des MDD pour comprendre les tendances du marché.

Supermarchés : prix à la hausse cet été

Les supermarchés ont annoncé des baisses de prix des matières premières. Néanmoins, les prix ont légèrement augmenté. Selon Olivier Dauvers, cela signifie que les distributeurs ne sont pas très actifs dans les baisses de prix. Soit ils ne sont pas bons négociateurs et n’ont pas réussi à obtenir de baisses de prix de la part de leurs fournisseurs. Soit, ils ont obtenu des baisses de prix et attendent avant de les répercuter.

Le deuxième scénario est le plus probable. Et ce, en particulier pour les supermarchés comme Intermarché qui possèdent leurs propres unités de production et qui n’ont donc pas à négocier. Pourquoi attendre plutôt que de soulager immédiatement le porte-monnaie des consommateurs ? Pour Olivier Dauvers, la réponse est simple : l’été. Les distributeurs considèrent effectivement que l’attention des consommateurs sur les prix est moins forte pendant la saison estivale. Car les routines et les repères sont cassés, les consommateurs changent donc de lieu d’achat et de produits.

Il n’y a donc aucune raison de baisser les prix maintenant. Les supermarchés préfèrent ainsi refaire un peu de marge. Et ce, après des mois où celle-ci a été mise à rude épreuve pour limiter l’inflation, et avant une rentrée qui s’annonce difficile. La défense du pouvoir d’achat des Français attendra donc encore un peu. Les distributeurs ont parlé depuis le printemps de « septembre vert », laissant entendre que les prix ne baisseraient pas vraiment avant la rentrée. Seul Lidl a promis des baisses de prix sur 300 produits MDD dès cet été. Une enseigne qui n’est pas couverte par l’indicateur des prix MDD d’Olivier Dauvers qui mesure les prix pratiqués sur les drives.