Les amateurs d’huîtres auraient-ils pu passer un meilleur Noël ? Un regroupement d’associations du bassin d’Arcachon soutient que les autorités ne pouvaient ignorer la pollution des huîtres à la fin du mois de décembre. « La question est de comprendre pourquoi on a autorisé la vente d’huîtres alors qu’on savait qu’elles avaient été exposées à un environnement contaminé et qu’elles étaient potentiellement porteuses de toxines. Et malheureusement, on a constaté de nombreuses intoxications, de nombreuses personnes admises aux urgences », exprime Jacques Storelli, président de la Coordination environnement du bassin d’Arcachon.
Un manquement des services de l’État
En novembre, la pollution a touché le bassin d’Arcachon à la suite d’inondations. Les eaux usées se sont mélangées aux eaux de rivière. Certaines consommations de coquillages ont même été interdites par la préfecture. En décembre, de nouvelles inondations ont eu lieu, mais sans avertissements ni interdictions. Les associations pensent que les services de l’État n’ont pas respecté leurs obligations de contrôle des huîtres.
Une plainte a été déposée contre le syndicat intercommunal (Siba) en charge de l’assainissement local et de la gestion des eaux de pluie. Le parquet a ouvert une enquête le 5 janvier après avoir constaté des débordements. L’enquête, ouverte pour « écocide », cible les « rejets » de substances nuisibles pour la faune, la flore et la santé humaine, commis « par imprudence ou négligence » ou intentionnellement, par des personnes ou des entités.
Les ostréiculteurs sont d’accord avec cela. « Si vous me demandez d’analyser mes huîtres et l’eau de mon bassin, je pourrais vous les montrer. Avant Noël, les analyses étaient bonnes », dit Mamadou Diallo. Plusieurs ostréiculteurs ont également porté plainte pour pollution, intoxication et mise en danger d’autrui.
D’autres régions en France ont été touchées par des interdictions de vente d’huîtres ces dernières semaines, notamment en Loire-Atlantique, Vendée, Calvados, Manche et plus récemment dans une partie de la baie du Mont-Saint-Michel. Le Comité régional de la conchyliculture (CRC) des Pays de la Loire a également déclaré avoir saisi la justice.