Contrôles de la Caf : voici qui est le plus susceptible d’en subir

La Caf utilise une méthode de sélection pour choisir qui contrôler, et cette méthode est critiquée pour être discriminatoire...

© Béatrice Quintin

En France, un phénomène intéressant est à noter : presque un foyer sur deux, ce qui représente un total impressionnant de près de 13,8 millions de foyers, bénéficie des aides précieuses offertes par la Caisse d’Allocations Familiales (Caf). Ces aides, qui revêtent une importance cruciale pour de nombreuses familles, comprennent notamment les allocations familiales, le Revenu de Solidarité Active (RSA) ainsi que l’Aide Personnalisée au Logement (APL). En 2022, la Caf a démontré son soutien sans faille en versant une somme colossale de 100 milliards d’euros en aides, comme le rapporte cette source. Cependant, afin de garantir que ces fonds généreusement alloués sont correctement et équitablement utilisés, la Caf met en œuvre des contrôles rigoureux destinés à prévenir la fraude et les erreurs éventuelles. Le défi est de taille, car il n’y a que 700 agents dévoués disponibles pour effectuer ces contrôles, ce qui signifie qu’un seul agent est responsable de la surveillance de chaque groupe de 20.000 foyers.

Utilisation d’un algorithme

Depuis l’année 2010, un algorithme sophistiqué a été mis en place pour aider à identifier les individus qui pourraient éventuellement commettre une fraude ou faire des erreurs dans leurs allocations. Chaque personne se voit attribuer un score qui varie de 0 à 1, ce score étant basé sur divers critères. Un score qui se rapproche de 1 indique un risque accru de fraude, ce qui nécessite un contrôle plus minutieux de la part des autorités.

L’algorithme utilise une multitude d’informations pour déterminer le score d’une personne, comme le type d’emploi qu’elle occupe, sa situation familiale, la présence de revenus irréguliers, ou encore l’existence d’un handicap mentionné.

Une enquête récente a démontré que certains groupes d’individus sont plus souvent contrôlés que d’autres. Parmi ces groupes, on trouve les étudiants en alternance, les personnes handicapées, celles ayant des revenus mensuels inférieurs à 1 000 euros et les mères célibataires. Par exemple, les familles monoparentales subissent 36% des contrôles, alors qu’elles ne représentent que 16% de l’ensemble des bénéficiaires. Cette situation a soulevé des questions concernant l’équité du système et a suscité un débat public sur la meilleure façon de l’aborder.

Critiques de la méthode de contrôle de la Caf

Jacques Toubon, qui a servi en tant que Défenseur des droits, a exprimé en 2020 de sérieuses réserves sur une certaine démarche, la qualifiant d’être basée sur des « idées reçues ». Il a clairement mis en lumière que c’est un terrain glissant que de ne pas prendre en compte chaque cas de façon individuelle. Des sources de médias réputés tels que Le Monde et Radio France ont également souligné que le système en question est un casse-tête à comprendre pour ceux qui en sont les bénéficiaires.

Il semble y avoir une confusion généralisée parmi les agents et les bénéficiaires concernant le motif des contrôles effectués. Si une erreur entraîne un remboursement à la Caf, l’organisme est souvent pointé du doigt pour son manque de clarté dans les explications fournies. Craignant des sanctions supplémentaires, de nombreux bénéficiaires optent pour le paiement de ces remboursements sans réellement comprendre la raison de ces derniers, préférant éviter à tout prix un processus de contestation qui peut s’avérer long et compliqué.

Au cours des contrôles, les agents de la Caf exigent des documents pour vérifier la situation du bénéficiaire, et ils peuvent même demander à consulter les relevés bancaires sur une période de deux ans. En cas de visite à domicile, il n’est pas rare qu’ils posent des questions aux voisins pour obtenir plus d’informations. Les erreurs détectées lors de ces contrôles peuvent entraîner un remboursement et en cas de fraude avérée, des amendes peuvent être appliquées.

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