Les carburants synthétiques, une solution plus propre que la voiture électrique ?

Alors que l'Europe envisage d'interdire la vente de voitures thermiques, certains pays souhaitent exploiter les carburants synthétiques plutôt que de miser sur les véhicules électriques.

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Les carburants synthétiques alimentent tous les débats ces derniers jours. Certains pays d’Europe, notamment l’Allemagne, parle d’une nouvelle alternative écologique. En parallèle, l’Union Européenne a déjà évoqué l’interdiction de vendre des véhicules thermiques à partir de 2035. Quoi qu’il en soit, une question se pose aujourd’hui : les carburants synthétiques sont-ils vraiment moins polluants que les voitures électriques ? Voici quelques éléments de réponse.

Les carburants synthétiques : une alternative gagnante ?

L’éventualité d’une interdiction de vente de véhicules thermiques inquiète certains pays d’Europe. L’Italie et l’Allemagne, par exemple, s’opposent fermement à cette idée. Pour proposer une alternative s’inscrivant dans une démarche écologique, l’Allemagne mise sur les carburants synthétiques.

Ces derniers se font également appelés électrocarburants. Ils sont produits artificiellement grâce à la technologie Power-to-X qui consiste à utiliser de l’eau. Et c’est un processus chimique d’électrolyse qui est exploité. L’électricité qui déclenche ce process est produite à partir de ressources renouvelables.

Avec cette technologie, l’Allemagne voit une alternative aux voitures électriques. Ainsi, l’Europe n’interdirait pas la vente de véhicules thermiques. Il suffirait de les alimenter avec des carburants synthétiques pour les rendre moins polluantes.

Une technologie qui pollue peu

Mais qu’en est-il des rejets de Co2 ? Les carburants synthétiques représentent-ils vraiment une alternative gagnante ? Plusieurs études ont été menées pour répondre à cette question déterminante. Et les résultats sont plutôt encourageants pour les défenseurs de cette nouvelle technologie. En effet, l’e-fuel présente quasiment la même empreinte carbone qu’une voiture alimentée uniquement par l’électricité. Pour garantir des résultats fiables, ces études sérieuses ont considéré une multitude de paramètres intervenant tout au long du cycle de vie des véhicules. Il faut savoir que c’est le recyclage des batteries qui émet la plus grande quantité de CO2 dans l’air.

On peut se demander pourquoi ces fameux carburants synthétiques polluent peu ? En fait, c’est grâce à leur procédé de fabrication. Aujourd’hui, nous savons que tout au long de son cycle de vie, une voiture électrique émet plus de 160 g/km de CO2. Bien sûr, cette estimation varie en fonction de l’utilisation du véhicule. Mais ce qui est intéressant, c’est d’établir une comparaison avec les autres types de motorisation. Avec les carburants synthétiques, on obtiendrait moins de 100 g/km et avec une voiture hybride Diesel/électricité à peine plus de 100 g/km.

Que se passera-t-il en 2035 ?

Il semblerait en effet que les carburants synthétiques offrent la meilleure alternative pour réduire les émissions de CO2 résultant de l’utilisation des véhicules à moteur. À savoir que l’on pourrait obtenir des voitures électriques plus propres que celles fonctionnant avec ces fameux carburants. Mais pour cela, ces véhicules écologiques devraient être équipés de batteries européennes, c’est à dire fabriquées en Europe.

Malheureusement, ce n’est pas l’avenir qui se dessine puisque les constructeurs comment à délocaliser leur production aux États-Unis. Quant à savoir si l‘Europe acceptera les carburants synthétiques dans cette fameuse loi prévue pour 2035, il faudra être patient. En attendant, continuons à réduire nos trajets motorisés et responsabilisons notre manière de consommer pour le bien de la planète et des générations à venir.