Peut-on refuser les tickets-restaurants en tant que salarié ?

Des personnes aiment recevoir des tickets-restaurants, d'autres non. Est-ce qu'on doit absolument les prendre ?

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Les tickets-restaurants sont une institution très appréciée en France. Ils font partie intégrante du quotidien de nombreux salariés, même si l’on observe une tendance croissante à l’utilisation de la carte en lieu et place du ticket papier. En effet, ces titres restaurant dématérialisés gagnent en popularité, mais n’ont pas encore totalement supplanté leurs homologues en papier. En 2023, le montant des tickets-restaurant distribués a atteint la somme impressionnante d’environ 7,5 milliards d’euros, selon une étude récente. Ce chiffre démontre l’impact significatif de ce système sur l’économie nationale. L’employeur finance généralement entre 50 à 60% de la valeur de ces tickets, le reste étant déduit du salaire de l’employé. Cependant, tous les salariés ne voient pas ces tickets comme un avantage. Certains employés préfèrent ne pas les utiliser pour diverses raisons. En fait, les statistiques révèlent que près de 10% des tickets-restaurants ne sont jamais utilisés, mettant en lumière un aspect souvent négligé de ce système.

Puis-je dire non aux tickets-restaurants de mon employeur ?

Oui, en effet, en tant que salarié, vous bénéficiez du droit de refuser les tickets-restaurants que votre employeur met gracieusement à votre disposition. Il est crucial de comprendre que votre employeur n’est, en aucune circonstance, obligé légalement de vous imposer ces tickets-restaurants. Cette disposition est explicitement stipulée dans les articles R3262-1 à R-3262-3 du Code du travail, que vous pouvez consulter à votre guise ici. En faisant le choix de refuser ces tickets-restaurants, vous esquivez de ce fait une éventuelle réduction de salaire qui serait liée à leur acceptation.

Cependant, il est important de souligner que même si vous décidez de refuser les tickets-restaurants, vous ne pouvez pas imposer à votre employeur de vous verser une somme d’argent équivalente. En d’autres termes, il n’est pas envisageable de solliciter l’équivalent en espèces de l’investissement que votre employeur aurait consacré aux tickets-restaurants. Par la même occasion, un employeur n’est pas contraint de distribuer des tickets-restaurants s’il décide de ne pas le faire. Il faut ainsi comprendre que les tickets-restaurants constituent un avantage facultatif que l’employeur a la liberté d’offrir ou non à ses employés, en fonction de ses préférences et de sa politique interne.

Quels sont les responsabilités de l’employeur ?

Il convient de souligner qu’un employé qui préfère ne pas bénéficier des tickets-restaurants doit clairement exprimer cette volonté par écrit, puis signer cette déclaration pour officialiser son choix. Cette déclaration écrite est ensuite transmise à l’employeur pour prendre note de cette situation particulière, comme le précise cette source. Il est fondamental de rappeler que, malgré cette option laissée à la discrétion de l’employé, l’employeur est toujours tenu de fournir à ses employés un endroit pour prendre leurs repas sur leur lieu de travail. Cette obligation persiste même s’il offre à ses employés des titres-restaurants.

Il est également important de préciser que, bien que la mise en place d’un service de restauration au sein même de l’entreprise ne soit pas une obligation légale, l’employeur est néanmoins tenu de fournir au minimum un espace séparé du lieu de travail, destiné à la prise des repas, pour que les employés puissent déjeuner dans des conditions optimales et en toute tranquillité. Les articles R4228-22 et R4228-23 du Code du travail, qui sont disponibles en ligne ici, stipulent explicitement que les entreprises qui emploient plus de 25 salariés doivent impérativement mettre à disposition une salle équipée d’un réfrigérateur, d’un micro-ondes et d’un accès à de l’eau potable pour leurs employés. Cela garantit un environnement adéquat pour les pauses déjeuner des salariés, contribuant ainsi à leur bien-être au travail.