Ses eau en bouteilles sont contaminées : elles proviennent de sources d’eau non fiables

Eau en bouteille: dix jours après les révélations, les sénateurs de gauche demandent une clarification de la position du gouvernement sur Nestlé. Les scientifiques s'inquiètent de la pollution des eaux profondes.

© Caroline Taquin

Eau en bouteille: est-ce que l’État a délibérément fait la sourde oreille face aux pratiques illégales de certains embouteilleurs, mettant la protection d’une industrie profitable au-dessus de l’information précise et transparente des citoyens ? Comment est-il possible qu’une eau qui est aussi propre, voire plus, que celle qui coule directement de nos robinets ait pu être vendue et commercialisée sous l’étiquette trompeuse de « naturellement pure« ? Il est essentiel de s’interroger sur ces questions, car elles touchent au cœur de notre bien-être et de notre droit en tant que consommateurs à être informés de manière précise sur les produits que nous achetons.

Eau en bouteille: Les révélations et le silence du gouvernement

Deux mois et demi après les premières révélations du Monde et de Radio France sur les traitements non autorisés de ses eaux minérales par le groupe Nestlé Waters, de nombreuses questions restent sans réponse. Le silence du gouvernement face à cette situation soulève d’autres questions. Une opacité dénoncée par l’opposition socialiste et écologiste, augmentant la pression quelques jours après la révélation d’une note d’alerte de l’agence sanitaire Anses par les mêmes médias.

La contamination des eaux

Les sources des eaux Vittel, Contrex et Hépar, situées dans les Vosges, ainsi que celles de Perrier, dans le Gard, sont régulièrement contaminées par des matières fécales ou des pesticides. « La pollution chimique n’est pas si surprenante car, avec l’évolution des techniques, nous sommes en mesure de détecter de plus en plus de contaminants. Mais la pollution bactériologique est plus surprenante. Normalement, à la profondeur où l’eau est puisée, il ne devrait pas y en avoir« , note la chimiste Nathalie Karpel Vel Leitner, directrice de recherche au CNRS à l’université de Poitiers. L’hydrogéologue Florence Habets exprime également ses préoccupations : « Si même ces vieilles eaux qui ont été protégées pendant de nombreuses années et reconnues par l’Académie