Tabagisme : la cigarette électronique, sera-t-elle bientôt supprimée?

Ce lundi, la plupart des pays discuteront à Panama d'un traité anti-tabac de l'OMS, centré sur les effets de la cigarette électronique.

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Les gens pour et contre le vapotage doivent s’entendre. Adriana Blanco Marquizo de l’OMS, qui travaille sur le tabac, a dit cette semaine que « les nouveaux produits du tabac seront sans doute beaucoup discutés » lors de la réunion sur le tabac qui débute ce lundi 5 février au Panama.

En fait, il y a plusieurs études sur le vapotage et c’est dur de savoir ce qu’il fait vraiment. Certains croient qu’il est dangereux, mais d’autres voient en lui une alternative au tabac qui est mortel.

Cigarette électronique : moins de risques ?

La cigarette électronique est une nouvelle option pour les fumeurs. Elle n’a pas de tabac, juste un liquide avec de la nicotine.

Les cancers du tabac sont dus à l’inhalation de monoxyde de carbone, qui n’est pas dans la cigarette électronique. Donc, vapoter pourrait être moins risqué.

Mais l’OMS n’est pas sûre que la cigarette électronique soit plus sûre. Plusieurs groupes contre le tabac partagent ce point de vue. Certains journalistes disent qu’il est trop tôt pour savoir si vapoter est vraiment sûr à long terme.

Des pays comme l’Inde et le Mexique ont déjà interdit le vapotage.

Deux groupes en désaccord

L’Organisation mondiale de la Santé a donné son avis sur le vapotage, pendant que d’autres groupes sont apparus. Ceux qui soutiennent le vapotage sont confus par ces questions, critiquant une chance ratée de promouvoir une meilleure option que la cigarette, dont les dangers sont bien connus.

L’industrie du tabac a beaucoup investi dans le vapotage et d’autres produits. En octobre dernier, un responsable de Philip Morris a poussé son équipe à lutter contre le plan de l’OMS pour interdire les produits « sans fumée ». Il a dit qu’il était prêt « à montrer aux gouvernements et aux médias l’avantage de l’innovation pour réduire rapidement le tabagisme ».

Amélie Eschenbrenner, qui parle pour le Comité national contre le tabagisme, pense que même les vrais défenseurs du vapotage n’ont pas de preuves scientifiques pour soutenir ce qu’ils disent. Elle critique surtout leur résistance à des mesures pour protéger les adolescents, comme interdire les « puffs » (cigarettes électroniques jetables).

La vape mène-t-elle à la cigarette ?

Il n’est pas facile de dire qui a raison dans ce débat. D’un côté, il n’y a pas d’étude qui dit que si on interdit les arômes, cela empêchera les fumeurs de passer à la vape. De l’autre côté, ceux qui sont contre la vape, comme l’OMS, ne reconnaissent pas assez son utilité pour arrêter de fumer.

Selon l’organisation Cochrane, il y a des preuves « fortes » que la vape aide plus à arrêter de fumer que les patchs de nicotine. Mais on ne sait toujours pas si la vape pousse les jeunes, qui l’utilisent le plus, à fumer des cigarettes.

En résumé, « si quelqu’un arrête de fumer pour vapoter, il réduit beaucoup son risque de mourir trop tôt ou de devenir handicapé », mais « il devrait aussi être encouragé à arrêter la vape à long terme« , a dit Nicholas Hopkinson, un professeur de pneumologie à l’Imperial College de Londres.