Tout savoir sur France Travail qui doit remplacer Pôle emploi dès 2024

L'entité France Travail remplacera Pôle emploi à partir de 2024, selon un rapport qui sera remis mercredi au ministre du Travail. Ce plan vise à améliorer la formation, l'insertion professionnelle et la recherche d'emploi.

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Le rapport consacré à France Travail, que franceinfo a pu consulter et qui sera remis mercredi 18 avril au ministre du Travail Olivier Dussopt, affirme que « Ensemble, faire le pari de la coopération et de l’investissement social plutôt que d’un énième mécano institutionnel ». France Travail est la nouvelle entité annoncée par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle qui doit remplacer Pôle emploi à partir de 2024. Pour mettre en œuvre les mesures de ce plan, il faudra mobiliser de l’ordre de 2,3 à 2,7 milliards d’euros de financements cumulés sur la période 2024-2026.

Remplacement de Pôle emploi

D’après le rapport de Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, France Travail devrait être considérée comme le principal point d’entrée pour les demandeurs d’emploi en France. Le rapport propose de simplifier les démarches pour faciliter la coopération entre toutes les entités du secteur, tant pour les entreprises que pour les demandeurs d’emploi. La nouvelle entité a pour ambition de devenir l’équipe de France de l’insertion, de la formation et de l’emploi.

Afin de mettre en place ce nouveau système, le rapport propose que « Pôle emploi devienne France Travail » pour organiser la collaboration et l’efficacité collective, sous la gouvernance de l’Etat, des collectivités et des partenaires sociaux.

Le rapport explique comment le « réseau France Travail » sera mis en place avec la participation de l’Etat, des collectivités et des partenaires sociaux. Dans ce réseau, les missions locales deviendront « France Travail jeunes » et Cap emploi « France Travail handicap ». L’objectif de France Travail est de favoriser un vrai dialogue entre les différents acteurs afin de mieux harmoniser les actions de chacun, avec notamment l’action d’un « comité France Travail » à chaque niveau (bassins d’emplois, départements, régions). Le but n’est pas de tout centraliser, mais de mieux coordonner les actions de chaque entité.

Trouver un emploi malgré les difficultés de recrutement

Avec cette nouvelle organisation, France Travail souhaite « révéler le potentiel d’emploi de notre pays et donner à chacun les moyens d’y accéder », tout en essayant de « réduire significativement les emplois non pourvus faute de candidats et diminuer les délais de recrutement ».

Le rapport souligne que les entreprises ont de « grandes difficultés à trouver des salariés », avec plus de 3 millions d’intentions d’embauche identifiées en 2023, tandis qu’il y a « de très nombreuses personnes dépourvues d’emploi – pour certaines depuis de nombreuses années » qui ont du mal à retrouver un travail.

Selon cette étude, la transformation de Pôle emploi pourrait avoir des « effets macroéconomiques importants » et contribuer à atteindre l’objectif de plein-emploi d’ici 2027.

Certains bénéficiaires du RSA ont des heures d’insertion.

L’un des projets de France Travail est de renforcer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA. Cette initiative a été testée depuis le mois d’avril et a pour objectif d’être généralisée d’ici à la fin du quinquennat. Une étude a montré que seulement 10% des efforts budgétaires sont consacrés à l’insertion des bénéficiaires, contre 90% pour les allocations. Cette situation a entraîné une explosion du nombre de personnes en situation d’exclusion et des dépenses d’allocations afférentes.

Les allocataires du RSA qui nécessitent un accompagnement doivent consacrer 15 à 20 heures par semaine à des activités d’insertion, telles que des formations, des ateliers CV ou des stages en entreprise. Les bénéficiaires qui ne suivent pas ces activités pourraient perdre une partie de leur RSA, qui s’élève actuellement à 607 euros pour une personne seule.

Ce rapport a été élaboré après huit mois de concertation, avec la participation de groupes de travail et de rencontres France Travail dans chaque région, en collaboration avec les préfets et les collectivités. Plus de 200 responsables de structures ont également contribué à ce rapport, et plus de 130 rencontres territoriales France Travail ont eu lieu dans le cadre de cette mission, notamment à Chartres, Guéret, Tours, Marseille et Vénissieux.