L’AVC est une blessure ou destruction d’une zone du cerveau qui peut être causée soit par un caillot qui bouche une artère (ce qui représente 80 % des cas), soit par l’éclatement d’une artère (souvent à cause du vieillissement de la paroi artérielle et de l’hypertension, ce qui représente 20 % des cas). Selon le Pr Amarenco, l’AVC est l’une des maladies les plus graves en raison du handicap physique et mental qu’elle peut causer.
Près d’un cinquième des Français et d’un quart des Françaises seront touchés par un AVC au cours de leur vie. En France, l’AVC est responsable de la mort de 18 200 femmes chaque année, un chiffre supérieur à celui du cancer du sein (13 000 décès) et de l’infarctus (14 000 décès). Malgré son importance en santé publique, l’AVC est souvent sous-médiatisé parce qu’il effraie les gens. Il est pourtant crucial d’informer la population sur cette maladie et les différents facteurs de risque.
AVC : une maladie qui peut être évitée
Il y a un traitement pour l’AVC en phase aiguë depuis 30 ans et des progrès significatifs ont été accomplis dans la guérison de cette maladie au cours des dix dernières années, notamment grâce à la thrombectomie. Cependant, seulement 40% des personnes atteintes guérissent, avec ou sans traitement, et 60% des patients souffrent de séquelles plus ou moins graves.
Il est important de souligner que l’AVC peut être évité. Le neurologue explique qu’il est possible de prendre des mesures à n’importe quel âge pour réduire le risque d’AVC de 80%. Il est donc essentiel que les gens, qu’ils aient 20 ou 60 ans, soient conscients de leur risque d’AVC et se posent les bonnes questions.
AVC : Comment savoir si j’ai de l’hypertension artérielle ?
L’hypertension artérielle est le plus grand facteur de risque d’AVC. Elle se produit lorsque la pression artérielle est constamment supérieure à 140/90 mmHg. Il est préférable d’avoir une pression artérielle inférieure à 130/80 mmHg. Si vous souffrez d’hypertension artérielle, il est important de consulter un médecin et de suivre un traitement. Selon le Pr. Amarenco, seuls 50 % des personnes souffrant d’hypertension artérielle le savent et seulement 50 % des personnes qui le savent reçoivent un traitement.
Quel est mon taux de cholestérol LDL « mauvais » ?
Le neurologue a dit qu’en réduisant le taux de cholestérol avec un médicament appelé statine, on peut réduire le risque d’AVC de 50%. Le taux acceptable dépend des autres facteurs de risque et il est important de le connaître toute sa vie, car il peut changer. Si vous n’avez pas d’autres facteurs de risque, votre taux de cholestérol LDL doit être inférieur à 1,60 g/l . Si vous avez de l’hypertension, il doit être inférieur à 1g/l. Si vous avez déjà eu un AVC, le taux doit être inférieur à 0,5g/l.
Est-ce que je suis diabétique ? Est-ce que ma glycémie est bien équilibrée ?
La glycémie doit être inférieure à 6,2 mmol/L pour une personne normale et inférieure à 7 mmol/L pour une personne diabétique.
Il est également important de faire attention à la graisse viscérale abdominale qui augmente le risque de diabète de type 2 et de problèmes vasculaires. Pour plus d’informations à ce sujet, consultez cet article : 4 choses à savoir sur cette mauvaise graisse abdominale et Diabète de type 2 : quels fruits peut-on manger ?.
Il est important de surveiller régulièrement sa glycémie à jeun et son taux d’hémoglobine A1c tout au long de sa vie, tout comme son taux de cholestérol LDL.
Est-ce que mes battements de coeur sont réguliers?
Si vos battements de coeur ne sont pas réguliers, cela peut indiquer une arythmie cardiaque, qui est souvent liée à l’hypertension. Les femmes de plus de 65 ans présentent un risque plus élevé d’AVC lié à l’arythmie cardiaque. Un traitement anticoagulant peut réduire ce risque de près de 80%.
Suis-je assez actif physiquement ?
Ne pas faire assez d’activité physique présente un grand risque. Pour les femmes avant la ménopause, faire au moins 5 heures d’activité physique modérée par semaine ou 2h30 d’activité physique intense réduit le risque de moitié. Pour les femmes en transition ménopausique, le risque diminue de 20 %. Si vous avez eu un accident ischémique transitoire (AIT) ou un AVC mineur, vous pouvez réduire votre risque de récidive avec handicap de 50 % en pratiquant une activité physique.
Faire du sport, comme 30 minutes de vélo d’appartement chaque matin, permet non seulement de prévenir les risques cardiovasculaires, mais aussi de maintenir sa masse musculaire.
Suis-je en surpoids ?
La surpoids et l’obésité sont des facteurs de risques en tant que tels, d’autant qu’ils sont le plus souvent associés à d’autres facteurs de risques comme l’hypertension ou le diabète. Il est donc important de connaître son IMC (indice de masse corporel = poids divisé par la taille au carré) et d’être pris en charge.
- entre 25,0 et 29,9 kg/m² : surpoids
- entre 30,0 et 34,9 kg/m² : obésité modérée
- entre 35,0 et 39,9 kg/m² : obésité sévère
- plus de 40 kg/m² : obésité massive.
Comment manger sainement ?
Manger sainement est important pour rester en bonne santé et réduire les risques de maladies. Une étude menée dans 21 pays sur 147 642 personnes a établi un score d’alimentation saine, et a comparé les résultats à cinq grandes études indépendantes menées dans 70 pays différents. Les données de 245 000 personnes dans 80 pays ont été évaluées. Selon les résultats publiés dans European Heart Journal, manger plus de fruits, légumes, noix, légumineuses, poisson et produits laitiers contribue à réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de mortalité partout dans le monde, particulièrement dans les pays à faible revenu.
Voici quelques recommandations pour manger sainement :
- Mangez au moins 5 fruits et légumes par jour.
- Consommez du poisson au moins deux fois par semaine.
- Évitez de consommer plus d’1,5 gramme de sel par jour, soit une pincée et demi de sel ou une cuillère à café rase.
- Limitez votre consommation de boissons sucrées à moins d’1 litre par semaine, y compris les jus de fruits, les sodas, la bière et le vin.
- Consommez au moins 30 grammes de fibres par jour, en mangeant des fruits séchés, du soja, des lentilles, des pois chiches, des haricots, des poireaux, des épinards, des flageolets, des artichauts, du fenouil, du céleri, des pommes de terre, des olives ou des céréales complètes : riz, pain, pâtes, farine, avoine, boulgour, etc.
Suis-je stressé·e ?
Il est important de savoir différencier le bon stress (qui nous motive et nous encourage à réaliser des projets) du mauvais stress (comme le harcèlement, les soucis financiers ou le deuil d’un proche). Les études épidémiologiques ont démontré que le stress contribue à environ 18 % des cas d’AVC, tandis que l’hypertension contribue à environ 35 %. Cela représente donc une part importante. Si vous avez des difficultés à gérer votre stress, il est important de chercher de l’aide pour en diminuer l’impact.
Est-ce que des membres de ma famille ont eu un AVC par le passé ?
Si des membres de votre famille ont eu un AVC avant l’âge de 50 ans (pour les hommes) ou 55 ans (pour les femmes), cela augmente votre risque d’en avoir un à votre tour. Bien qu’on ne puisse rien faire pour changer ce facteur de risque, il est important de le savoir pour être plus attentif aux autres facteurs de risque.
Conseils pour les femmes et l’AVC
Il y a trois moments importants dans la vie d’une femme où il est crucial de vérifier le risque d’AVC : lorsqu’on prescrit la pilule, pendant la grossesse et lors de la transition ménopausique (ou post-ménopause). Le Professeur Amarenco insiste sur l’importance pour les femmes de poser des questions à leur médecin sur leur risque d’AVC et de maladies cardiovasculaires. Il est également essentiel de vérifier la tension artérielle et de faire des prélèvements sanguins.
Pour évaluer votre risque d’AVC et obtenir un rapport personnalisé, veuillez remplir ce questionnaire créé par Vaincre l’AVC.
