En 2023, près de 6 millions de salariés ont reçu la « prime Macron »

La prime Macron de partage de valeur, qui a commencé pendant la crise des « gilets jaunes », a été en moyenne de 885 euros l'année dernière.

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La « prime Macron », une incitation financière qui a été mise en place pour les entreprises, continue de susciter un grand intérêt. Selon les données de l’Urssaf, l’année dernière, près de 6 millions de travailleurs ont bénéficié d’une prime moyenne de 885 euros de la part de leur employeur. Cela représente un total d’environ 5,3 milliards d’euros de primes qui ont été distribuées en 2023.

La prime Macron a été créée en réponse à la crise des « gilets jaunes », une période de manifestations sociales et économiques en France. L’attrait de cette prime pour les entreprises réside dans sa facilité de mise en œuvre, car elle ne nécessite pas de formalités administratives complexes et n’entraîne pas de charges supplémentaires pour les entreprises.

Cependant, malgré sa popularité auprès des entreprises, cette prime a été critiquée par les syndicats. Ils soutiennent que cette prime unique, bien qu’elle soit une aide financière bienvenue, ne peut pas remplacer l’importance des augmentations de salaire régulières pour les travailleurs. Ils soulignent également l’impact que l’exonération de cette prime peut avoir sur le financement de la protection sociale. Les syndicats affirment que cette exonération peut potentiellement réduire les ressources disponibles pour le financement des prestations sociales.

Prime Macron: près de 520.000 entreprises

La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, qui a été renommée en tant que prime de partage de la valeur en 2022, a été une source significative de revenus pour de nombreux travailleurs français. Cette année, un nombre impressionnant de 6,8 millions de travailleurs ont reçu ces primes, qui totalisent environ 5,40 milliards d’euros. Cette distribution généreuse a néanmoins tamisé l’excitation qui entourait la prime de partage de la valeur au cours de l’année précédente.

En 2023, un nombre total d’environ 520 000 entreprises ont décidé de proposer cette prime, qui est exonérée d’impôt sur le revenu. Cette décision est sans aucun doute due à l’inquiétude croissante des Français concernant leur pouvoir d’achat, une préoccupation qui a été exacerbée par l’augmentation de l’inflation. Selon les données, le montant moyen versé aux travailleurs l’année dernière était plus élevé qu’en 2022. Cependant, il était loin d’atteindre le plafond de 3.000 euros. Il est à noter que ce plafond passe à 6.000 euros pour les entreprises qui ont conclu un accord d’intéressement ou de participation volontaire.

Participation des petites entreprises

L’année dernière, nous avons constaté que plus d’un tiers des employés qui ont reçu la Participation aux Profits Volontaire (PPV) ont obtenu une somme supérieure à 1 000 euros, tandis que 40% ont reçu moins de 500 euros. C’est une information que nous avons pu constater grâce à l’étude réalisée sur ce sujet. Comme on pouvait s’y attendre, dans les entreprises où les salaires sont généralement plus élevés, comme dans les secteurs de la finance, de l’industrie, de l’informatique, du conseil, et des services juridiques, les primes distribuées étaient également plus conséquentes. Par exemple, dans le commerce, la prime moyenne se situait autour de 800 euros. Cependant, il est important de noter que les primes inférieures à 500 euros ont été principalement distribuées dans les secteurs sociaux et médico-sociaux.

La PPV a été particulièrement appréciée dans les petites entreprises. En effet, près de 24% des primes ont été attribuées par des entreprises comptant moins de 10 employés, comparativement à 20% distribuées par des entreprises de 2 000 employés ou plus. Cela démontre l’importance des petites entreprises dans l’économie et leur volonté de récompenser leurs employés.

Cependant, nous nous interrogeons sur la popularité de la PPV cette année alors que l’inflation commence à ralentir. Surtout que le dernier budget prévoit de favoriser les primes données par des entreprises de moins de 50 employés à des employés qui gagnent moins de trois fois le SMIC. Cette mesure est prévue pour durer jusqu’en 2026. Il sera donc intéressant de voir comment cette évolution impactera la distribution des primes à l’avenir.