Le vendredi 16 juin, un gros tremblement de terre a secoué l’ouest de la France. Les experts du Réseau national de surveillance sismique (Renass) et du Bureau central sismologique français (BCSF) ont mesuré une magnitude de 5,3 à 5,8. La secousse a eu lieu à Cram-Chaban (Charente-Maritime), entre La Rochelle et Niort. Il s’agit du plus important tremblement de terre dans cette région depuis environ cinquante ans et depuis celui enregistré à Oléron en 1972.
Les pressions mécaniques qui s’accumulent sur les roches au niveau de la tectonique des plaques sont à l’origine de ce tremblement de terre. La France est concernée par la plaque africaine qui se dirige vers l’Europe et la plaque italienne qui avance vers l’intérieur des Alpes.
Bien que les tremblements de terre soient moins puissants en France qu’ailleurs dans le monde, le pays est soumis au risque sismique. Chaque année, des centaines de tremblements de terre sont enregistrés sur le territoire, mais seuls quelques-uns sont ressentis par la population. Avec des magnitudes généralement inférieures à 6, la France est considérée comme un pays où le risque sismique est moyen.
Prédiction des catastrophes naturelles
Il est difficile de prédire avec précision la survenue de catastrophes naturelles, mais de nouvelles connaissances scientifiques permettent une évaluation plus précise. Les codes de construction parasismique permettent de concevoir des bâtiments résistants aux séismes. Chaque pays doit posséder des modèles officiels pour élaborer des stratégies nationales de prévention et de réduction des risques.
Le CRNS a développé de nouveaux modèles probabilistes pour mieux anticiper les risques liés aux tremblements de terre, appelés ESHM20 et ESRM20. Cependant, il est important de se préparer au mieux, d’améliorer la prévention et de minimiser les conséquences néfastes car les catastrophes naturelles sont inévitables.
Régions exposées aux séismes
Certaines régions sont plus exposées aux séismes que d’autres. Même si la probabilité de séisme est très faible dans le nord-est, en Seine-et-Marne, dans l’Eure ou encore en Gironde, elle est moyenne dans le sud-est et dans une partie du sud-ouest.
Les départements de la Vendée, du Maine-et-Loire, de l’Indre-et-Loire, de la Charente-Maritime, de la Charente, de la Vienne et des Deux-Sèvres sont également des zones où la probabilité de séisme est moyenne. Quelques départements du sud-est, comme l’Ardèche et la Drôme, figurent également dans cette liste.
La probabilité de séisme moyenne concerne principalement les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l’Ariège, des Pyrénées-Orientales, des Alpes-Maritimes, des Hautes-Alpes, de la Savoie, du Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence.
Dans les Pyrénées, les séismes sont très fréquents (plus de 500 par an), mais la plupart ne dépassent pas une magnitude de 3. Le massif connaît chaque année quelques événements de magnitude 4 et un séisme de magnitude 5 tous les 15 à 20 ans en moyenne. Cependant, certains séismes (beaucoup plus rares) peuvent être plus intenses et potentiellement dangereux. Ce fut le cas à plusieurs reprises par le passé.
Le séisme survenu à Argelès-Gazost dans les Hautes-Pyrénées, d’une magnitude de 4,9, est resté dans les mémoires. Il avait été ressenti jusqu’à Barcelone et Toulouse et n’avait occasionné que de légers dégâts dans les environs de Lourdes (chutes de cheminées et brèves coupures d’électricité) grâce à la profondeur du foyer (9 km) et à la zone très peu peuplée de l’épicentre.
Le plus fort séisme historique de la région aurait eu lieu en 1660 et aurait fait plusieurs milliers de morts, avec une magnitude proche de 6,5. Un nouveau séisme de cette ampleur n’est pas à exclure, surtout dans l’ouest des Pyrénées.
