Nutri-Score : Céréales, lait, viande… Ce qui sera modifié avec le nouvel Indice de Nutrition

Le Nutri-Score est un système d'étiquetage très utile pour les consommateurs afin de les informer sur les bénéfices ou les risques pour la santé liés à la consommation d'aliments.

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Il utilise une échelle de lettres allant de A à E, ce qui permet une compréhension facile de la qualité nutritionnelle des produits. Ce système a été mis en place en 2017 et a été adopté par plusieurs pays européens, témoignant de son efficacité et de sa pertinence.

Récemment, les responsables ont pris des mesures pour améliorer encore davantage le système en révisant son algorithme de calcul en deux étapes, ce qui garantit une évaluation encore plus précise des aliments. Cette évolution démontre l’engagement des autorités à fournir aux consommateurs des informations fiables et transparentes sur les produits alimentaires. Grâce au Nutri-Score, les consommateurs sont mieux informés et peuvent prendre des décisions éclairées pour leur santé et leur bien-être.

Nutri-Score : Prochaines modifications sur 30 à 40 % des produits

« Les modifications visent à respecter les recommandations nutritionnelles en modifiant à la fois les aliments solides et les boissons. Par exemple, manger plus de fruits et légumes ou réduire la consommation de produits sucrés », explique Mathilde Touvier, épidémiologiste en nutrition à l’Inserm et directrice de l’équipe de recherche du Nutri-Score. Selon elle, certains produits étaient classés de manière positive malgré leur teneur élevée en sucre.

Ces modifications concernent environ 30 à 40 % des produits disponibles en rayon. Les mueslis sans sucre seront les seuls à conserver une note A parmi les céréales. Les Chocapic, qui avaient une bonne note, passent en C. Les Special K passent de B à C, tandis que les céréales Lion passent de C à D. Les farines à base de céréales complètes seront désormais mieux évaluées que les autres. Les poissons gras, qui étaient pénalisés auparavant, seront également mieux classés. Certaines huiles, comme l’huile d’olive, de colza et de noix, qui ont un profil en acides gras favorable, passent de C à B.

Le lait ne se passe pas facilement

En revanche, la notation du lait va être réduite de A à B pour le lait écrémé, et de B à C pour le lait entier. Selon Mathilde Touvier, beaucoup de personnes en boivent comme si c’était de l’eau, seule boisson recommandée dans la catégorie A. Les yaourts sucrés comme le Yop ou Candy-up perdront deux lettres, passant de B à D.

Les boissons édulcorées passeront de B à C, en accord avec les résultats de récentes études qui suggèrent que les édulcorants ont des effets néfastes sur la santé, souligne Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Sorbonne Paris Nord et créateur du Nutri-Score. Quant à la viande rouge, elle sera désormais systématiquement classée moins favorablement que la volaille ou le poisson.

Nutri-Score : Une période de transition de deux ans

Si ces changements entrent en vigueur le 1er janvier, les industriels ont deux ans de transition pour écouler leurs stocks et réimprimer leurs étiquettes. Selon Dominique Schelcher, PDG de Système U, l’affichage se fera progressivement lors du renouvellement des nouveaux emballages, ce qui est considéré comme une bonne nouvelle en raison des règles plus strictes.

Cependant, il est important de noter que le logo n’est pas obligatoire. Serge Hercberg mentionne qu’environ 1 200 industriels et distributeurs se sont engagés dans cette démarche, représentant environ 60% du marché.

Les plaintes des industriels

Les nouvelles règles ont rencontré une forte opposition de la part de groupes de pression influents, selon Serge Hercberg de l’université Sorbonne Paris Nord. Ces groupes ont réussi à éviter que le logo ne devienne obligatoire au niveau européen.

Des grandes entreprises comme Ferrero, Coca-Cola, Mars, Lactalis ou Unilever international s’opposent au Nutri-Score et le contestent, tout comme certains syndicats agricoles et États tels que l’Italie, qui cherchent à protéger les intérêts de leur secteur agroalimentaire. Les nouvelles règles ont même poussé certaines entreprises à faire marche arrière, comme Bjorg : la marque a récemment retiré le logo de tous ses emballages et l’a remplacé par un indicateur de durabilité environnementale sans lien avec le Nutri-Score.