Qui est en mesure de délivrer un arrêt de travail ?

Si vous êtes trop malade pour travailler, un arrêt de travail est nécessaire pour informer votre Assurance Maladie et votre employeur, assurant ainsi votre rémunération. Voyons qui peut émettre un arrêt de travail.

© LP/Humberto De Oliveira

L’arrêt de travail est un document extrêmement important qui joue un rôle crucial dans la protection des droits des travailleurs. Il offre une solution légale et officielle pour prendre un repos nécessaire du travail dans des situations où la santé du travailleur est compromise, comme en cas de maladie ou d’accident. L’arrêt de travail permet au travailleur de continuer à recevoir une partie de son salaire même en son absence, grâce aux indemnités journalières versées par la sécurité sociale.

Le pouvoir de délivrer un arrêt de travail n’est accordé qu’aux professionnels de la santé qualifiés, principalement les médecins. Ils sont en mesure d’évaluer l’état de santé du patient et de déterminer si un repos est nécessaire pour sa guérison. L’arrêt de travail est ainsi un outil précieux qui permet d’équilibrer la nécessité de maintenir une bonne santé et l’obligation de travailler en respectant les conseils du médecin et les règles de la sécurité sociale.

Qu’est-ce que c’est un arrêt de travail ?

Un arrêt de travail est une période spécifique durant laquelle vous êtes légalement autorisé à ne pas vous présenter à votre lieu de travail. Cette disposition est encadrée par la loi, elle donne aux travailleurs le droit de prendre soin de leur santé sans craindre de conséquences néfastes sur leur emploi. Il peut s’agir d’une courte pause ou d’une période plus longue, en fonction de la gravité de la situation.

Les circonstances pouvant justifier un arrêt de travail sont diverses et varient en fonction de chaque situation spécifique. Elles peuvent inclure, mais ne sont pas limitées à :

  • Une maladie, qu’elle soit de nature légère ou grave. Dans ce cas, on parle d’un arrêt maladie. C’est une situation courante dans laquelle le médecin détermine que le meilleur remède pour le patient est le repos et l’absence de stress lié au travail. Cela peut aller d’un simple rhume à des conditions plus graves nécessitant une hospitalisation ou une convalescence prolongée.
  • Un accident qui se produit pendant que vous accomplissez vos tâches professionnelles, ce qu’on appelle un accident de travail. Dans ce cas, le travailleur a droit à un arrêt de travail pour se rétablir de ses blessures. Ce type d’arrêt de travail offre une protection contre le licenciement et garantit que l’employé peut se concentrer entièrement sur son rétablissement sans craindre de perdre son emploi.

Il est important de noter que ces dispositions sont conçues pour protéger les droits des travailleurs et assurer leur bien-être physique et mental.

Qui a le droit de le prescrire ?

La prescription d’un arrêt de travail est une responsabilité qui incombe essentiellement aux professionnels de la santé. Ces professionnels ont la formation et l’expertise nécessaires pour évaluer l’état de santé d’un patient de manière précise et compétente. Ils jouent un rôle crucial dans la décision de prescrire un arrêt de travail en fonction de leurs domaines de spécialisation, des besoins de santé spécifiques du patient, et de la gravité de sa condition.

Par exemple, une sage-femme a le pouvoir de prescrire ou de prolonger un arrêt de travail pour une femme enceinte dans le contexte d’une grossesse normale, ou pour une femme qui a subi un avortement médicamenteux. C’est une responsabilité importante qui découle de son rôle essentiel dans le suivi et la gestion de la santé maternelle et fœtale.

Le médecin du travail détient également le pouvoir de prescrire un arrêt de travail. Ce professionnel de la santé a reçu une formation spécifique pour évaluer la capacité d’un individu à exercer ses fonctions dans son environnement de travail. En cas de risque pour la santé du salarié, il peut juger nécessaire de prescrire un arrêt de travail.

Un médecin généraliste est souvent la première personne à consulter pour un patient qui se sent mal. Grâce à sa compréhension globale de la santé humaine, il est parfaitement en mesure de prescrire un arrêt de travail si le patient en a besoin.

Enfin, il y a les médecins spécialistes, comme les gynécologues, les ophtalmologues, les cardiologues, etc. Ces professionnels de santé possèdent une connaissance approfondie de leurs domaines de spécialisation respectifs et sont parfaitement en mesure de juger si l’état de santé d’un patient nécessite un repos médical. En conclusion, la prescription d’un arrêt de travail est une tâche qui peut être réalisée par divers professionnels de santé, en fonction du contexte et des besoins spécifiques du patient.

Qui peut le prolonger ?

Dans certaines circonstances, il peut être nécessaire pour un employé de prolonger une période d’absence du travail afin de permettre une récupération complète de sa santé. Dans ces situations, la durée de l’arrêt de travail peut être prolongée.

Il est important de noter que pour que l’employé continue à recevoir une rémunération pendant cette période prolongée d’absence, l’extension de la période d’arrêt de travail doit recevoir l’approbation de plusieurs parties importantes. Ces approbations sont nécessaires pour s’assurer que la prolongation est justifiée et dans le meilleur intérêt de l’employé.

Premièrement, l’approbation du médecin qui a établi l’arrêt de travail initial est nécessaire, car ce professionnel de la santé a une connaissance préalable et pertinente de la situation médicale de l’employé. Ce médecin aura la meilleure compréhension de l’état de santé actuel de l’employé et de la nécessité d’une période de repos supplémentaire.

Deuxièmement, le médecin habituel de l’employé doit également approuver l’extension. Ce médecin aura une compréhension globale et à long terme de l’état de santé de l’employé et pourra fournir des informations précieuses sur la nécessité d’une prolongation.

Troisièmement, si cela est applicable, la sage-femme doit aussi donner son approbation, dans les mêmes conditions que les médecins précédemment mentionnés.

Dans le cas où l’employé n’est pas en mesure de consulter ces professionnels de santé, à moins que certaines exceptions spécifiques ne s’appliquent, l’approbation de la prolongation peut être accordée par d’autres professionnels de la santé.

Cela peut inclure un médecin qui remplace celui qui a déclaré l’arrêt de travail initial ou le médecin habituel de l’employé, en raison de leur absence ou de leur indisponibilité. Il pourrait également comprendre un médecin spécialiste, si le médecin habituel de l’employé le demande en raison de la complexité ou de la spécificité de la situation médicale. Enfin, un médecin qui s’occupe de l’employé pendant un séjour à l’hôpital pourrait également donner son approbation, du fait de leur implication directe dans le traitement courant de l’employé.

Téléconsultation : Le médecin peut-il donner un arrêt de travail ?

Dans notre ère numérique actuelle, si un employé se trouve dans la nécessité d’obtenir un arrêt de travail, cette demande peut être satisfaite via une téléconsultation avec son médecin généraliste ou son médecin traitant. Cette possibilité est le fruit de l’avancée technologique qui offre une grande flexibilité et permet de gérer de tels besoins à distance, sans nécessité de déplacement physique.

Cependant, à partir du 1er janvier 2024, une nouvelle mesure entre en vigueur, limitant la durée d’un arrêt de travail qui peut être délivré par téléconsultation. Plus spécifiquement, un arrêt de travail délivré dans le cadre d’une téléconsultation ne peut excéder une durée de trois jours.

Cette nouvelle règle a été mise en place dans le but de garantir un suivi adéquat des patients et de prévenir toute utilisation abusive du système de téléconsultation. Il est néanmoins important de souligner que cette restriction ne s’applique pas si l’arrêt de travail est prescrit par le médecin traitant du patient ou par la sage-femme référente. Effectivement, ces professionnels de santé, grâce à leur connaissance approfondie de l’état de santé du patient, ont la capacité de prescrire un arrêt de travail de durée plus longue, même à travers une téléconsultation.