Augmentation du prix de l’électricité : les factures augmenteront plus tôt que prévu

Les ménages français vont devoir faire face à une hausse des tarifs de l'électricité. La TVA et la taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité devraient être réintroduites.

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En février prochain, les factures d’électricité des consommateurs français vont augmenter en raison des taxes imposées par le gouvernement, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Cette hausse intervient malgré une baisse des prix sur les marchés de gros. La CRE, dirigée par Emmanuelle Wargon, évalue les coûts de l’électricité hors taxe, mais le prix toutes taxes comprises (TTC) est établi en fonction de ces évaluations.

Selon le dernier document de la CRE, les tarifs réglementés baisseront de 0,35 % HT à partir du 1er février, par rapport aux tarifs gelés en vigueur depuis le 1er août 2023. Cette baisse est due à la diminution des prix sur les marchés en 2023, résultant de la résolution de la crise des volumes devenant une crise des prix. Emmanuelle Wargon explique que les ménages verront une légère augmentation de 0,01 du tarif, tandis que les professionnels bénéficieront d’une baisse de 3,67 %. Elle souligne les efforts déployés dans le secteur énergétique, notamment l’augmentation de la production de gaz, la performance d’EDF et le renforcement de l’énergie éolienne.

Le retour des taxes

Cependant, une ombre plane sur cette bonne nouvelle. La loi de finances pour 2024 prévoit une réintroduction progressive des taxes, trois ans après le bouclier tarifaire mis en place pendant la guerre en Ukraine. Ainsi, la TVA et la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) devraient être réintroduites, cette dernière revenant à 70 % de son niveau normal, soit 22,54 euros par MWh. Selon Emmanuelle Wargon, cela entraînerait une hausse de 10 % pour les particuliers et de 6,20 % pour les professionnels. Le plafond de 22,54 euros par MWh est conforme à la loi de finances.

Les consultations concernant cette augmentation des prix débutent le 11 janvier. Le nouveau gouvernement dirigé par Gabriel Attal devra prendre une décision difficile entre une augmentation impopulaire pour renflouer les caisses de l’État et la préservation du pouvoir d’achat des Français, déjà affecté par une hausse de 10 % en août dernier. Le Parisien rappelle qu’une augmentation de 10 % équivaut à environ 130 euros supplémentaires sur la facture annuelle, une information confirmée par le ministère des Comptes publics. Emmanuelle Wargon souligne qu’il s’agit avant tout d’une décision politique, dédouanant ainsi la Commission de régulation de toute responsabilité dans cette hausse annoncée.