La France devrait commencer à verser des allocations familiales dès le premier enfant

L'époque est favorable aux réformes structurantes, y compris la forfaitisation des allocations familiales pour les adapter aux réalités contemporaines.

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L’idée d’introduire une allocation familiale pour le premier enfant, qui avait déjà été débattue dans les années 2000, refait surface aujourd’hui. La politique familiale française a traditionnellement privilégié les deuxièmes et troisièmes enfants, reflétant ainsi un modèle sociétal français qui résiste à l’idée de l’enfant unique.

Les allocations familiales, qui ont été créées dans les années 1930, étaient à l’origine les mêmes pour chaque enfant. Cependant, elles ont rapidement évolué pour favoriser les enfants de rang 3, excluant ainsi les premiers nés. Aujourd’hui, dans le système actuel, le premier enfant n’apporte aucun bénéfice en termes d’allocations familiales, tandis que le deuxième et le troisième enfants apportent respectivement 140 et 180 euros par mois.

Évolution des structures familiales

Cependant, face à l’évolution constante des structures familiales françaises, l’idée de prendre en compte le premier enfant dans l’attribution des allocations suggère une refonte nécessaire du système. Les couples bi-actifs qui choisissent de vivre sans enfants, connus sous le nom de « Dinks », et ceux qui refusent de procréer pour des raisons écologiques, appelés « Ginks », sont désormais des réalités courantes dans la société française.

Allocations familiales: proposition de réforme

Une proposition actuellement en discussion suggère l’introduction d’une allocation forfaitaire de 70 euros par mois pour chaque enfant, indépendamment de son rang. Cette mesure radicale bouleverserait le système d’allocations actuel, mais bénéficierait indéniablement aux familles avec un premier enfant. Les familles nombreuses seraient les plus touchées par cette modification, mais une mise en œuvre progressive de la mesure pourrait compenser cette perte.

Selon un sondage réalisé en 2022, la majorité des Français interrogés sont favorables à cette proposition. Les familles monoparentales, qui bénéficieraient grandement de cette mesure, sont particulièrement en faveur de ce changement.

Cette réforme structurelle majeure, qui nécessite des instructions claires, des évaluations rigoureuses et des débats approfondis, mérite d’être sérieusement explorée. Elle pourrait fournir une réponse adéquate aux évolutions profondes de la conception de la famille et des notions de charge et de rang de l’enfant dans la société française contemporaine.