Les tiques sont présentes partout, dans les forêts, les villes et les jardins depuis plusieurs décennies. Certaines tiques forestières se propagent en France, causant des maladies plus ou moins graves. Ces acariens sont un vrai souci pour la santé publique.
Les tiques : un danger croissant pour la santé publique
Les tiques sont présentes partout, dans les forêts, les villes et les jardins depuis plusieurs décennies. Certaines tiques forestières se propagent en France, causant des maladies plus ou moins graves, et posent un véritable défi pour la santé publique.
L’urbanisation et la modification des paysages ont contribué à créer des conditions favorables aux tiques, et ont élargi leurs zones d’habitat. L’évolution des pratiques d’exploitation forestière a notamment eu un impact significatif. Jusque dans les années 1970, chaque partie de l’arbre coupé trouvait une utilisation. Aujourd’hui, une quantité considérable de bois est abandonnée sur le sol, constituant de nouveaux refuges humides pour les tiques, mais aussi pour leurs hôtes. De plus, l’interdiction de certains insecticides et herbicides utilisés pour le défrichage dans les années 1970-1980 a également favorisé les tiques. Malgré leur interdiction justifiée, cela a indirectement contribué à faire réapparaître les tiques dans les endroits où l’on utilisait autrefois ces produits.
Les risques sanitaires
Les tiques sont de bons vecteurs pathogènes. Sur les 900 espèces existantes dans le monde, deux d’entre elles prédominent en France. La plus répandue est la « tique du mouton » (Ixodes ricinus), suivie de près par la tique du genre Dermacentor. Difficiles à distinguer à l’œil nu, ou même à sentir sur la peau, ces acariens se nourrissent du sang de divers mammifères, oiseaux et reptiles. C’est ce mode d’alimentation particulier qui en fait des vecteurs très efficaces de maladies. Les tiques adultes femelles peuvent ingérer jusqu’à 100 fois leur poids en sang sur une durée d’environ 10 jours.
L’injection de substances anesthésiantes contenues dans la salive des tiques est un facteur déterminant, car, par ce biais, toute piqûre est indolore, ce qui leur permet de passer inaperçues. Heureusement, toutes ne sont pas porteuses d’agents pathogènes et leurs piqûres sont la plupart du temps inoffensives. Seulement 10% à 15% des tiques responsables de la maladie de Lyme sont réellement contaminées. De plus, nous savons que la transmission de la bactérie pathogène par la tique a généralement lieu 24 heures après le début du repas, donc si on arrive à retirer l’animal suffisamment tôt, il n’y a pas de risque de transmission de la maladie.
Maladies transmissibles par les tiques
La maladie de Lyme a longtemps été le seul risque sanitaire évoqué en relation aux morsures de ces animaux. Mais les autorités sanitaires signalent l’émergence d’autres pathologies, dont les symptômes et le nombre de cas sont de plus en plus préoccupants en France et dans d’autres pays d’Europe. L’agence Santé publique France a publié un premier bilan d’une de ces nouvelles pathologies : l’encéphalite à tiques. Cette maladie causée par un virus principalement transmis par la tique Ixodes ricinus peut affecter le système cérébral avec parfois des séquelles à vie.
D’autres maladies transmissibles à l’humain dont on connaît peu l’incidence en raison de leur rareté sont également signalées, mais pourraient s’installer progressivement sur le territoire. L’anaplasmose, à l’origine de fièvres et de douleurs musculaires, la babésiose, dont les symptômes ressemblent à ceux du paludisme, ou encore la fièvre hémorragique de Crimée-Congo sont quelques exemples. La fièvre de Crimée-Congo n’est pas encore présente en France, mais son vecteur, la tique Hyalomma, circule sur le pourtour méditerranéen. On suspecte les oiseaux migrateurs de ramener des spécimens en France, qui sont pour l’instant sans danger car les saisons ne sont pas propices à leur développement, mais cela pourrait changer dans les années à venir avec le réchauffement.
Les tiques sont de plus en plus nombreuses et les risques sanitaires liés à ces acariens sont en constante augmentation. Les autorités sanitaires signalent l’émergence de nouvelles pathologies transmises par les tiques, dont les symptômes et le nombre de cas sont de plus en plus préoccupants en France et dans d’autres pays d’Europe. Il est donc crucial de prendre des mesures de prévention pour se protéger des piqûres, telles que l’utilisation de répulsifs, de vêtements protecteurs, ou encore l’inspection minutieuse de la peau et la suppression rapide de toutes les tiques trouvées.
