L’arnaque aux faux arrêts maladies prend de l’ampleur sur Telegram et Snapchat, méfiez-vous !

Après les faux permis, il est désormais possible d'acheter de faux arrêts maladies sur Snapchat ou Telegram. C'est une activité illégale que Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, veut arrêter.

© ALLILI MOURAD/SIPA

Il est malheureusement fréquent de trouver des utilisateurs de Snapchat et Telegram qui vendent de faux arrêts maladie, ce qui est illégal et risqué. Pour trouver ces documents falsifiés, il suffit de rechercher « arrêt maladie » dans la barre de recherche de Snapchat, par exemple. Plusieurs profils apparaissent alors, la plupart du temps, il s’agit de personnes qui prétendent être de vrais médecins. Cependant, certains professionnels de santé pourraient être impliqués dans ces escroqueries.

Un utilisateur contacté par Le Parisien affirme vendre des documents officiels : « C’est un arrêt que je fais directement sur AmeliPro », une plate-forme réservée aux professionnels. Le reste du temps, ces profils anonymes utilisent des documents officiels vierges ou de vrais documents déjà complétés qu’ils modifient.

Pour obtenir un faux arrêt maladie, il suffit d’indiquer certaines informations telles que les dates d’arrêt souhaitées, le numéro de sécurité sociale, le nom complet et le motif de l’arrêt, et de payer.

Arrêts maladies: tarifs différents

Le prix des arrêts maladie varie entre 20 et 70 euros en fonction de diverses caractéristiques telles que le profil et la durée de l’arrêt. Cependant, ces prix attractifs peuvent malheureusement attirer des fraudeurs.

En effet, en octobre 2022, la police a arrêté un jeune homme de seulement 22 ans à Montmagny (Val-d’Oise) qui avait gagné plus de 37 000 euros en vendant des faux arrêts maladie sur Snapchat. Cette arnaque a coûté à l’Assurance maladie la somme exorbitante de 3,4 millions d’euros en 2021.

Face à cette situation, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a proposé dans les colonnes du Parisien un plan national de contrôle pour repérer les fausses déclarations. Ce plan a pour objectif de cibler les professionnels de santé qui prescrivent un nombre anormalement élevé d’arrêts par rapport à la moyenne, mais aussi les faux arrêts de travail vendus sur les réseaux sociaux tels que Snapchat pour quelques dizaines d’euros seulement.

Ainsi, pour lutter contre cette fraude, l’Assurance maladie a prévu de former 450 enquêteurs en ligne qui se feront passer pour des acheteurs potentiels. Cette stratégie permettra de repérer plus facilement les personnes mal intentionnées qui cherchent à profiter de la situation pour s’enrichir illégalement.