Un monde sans voiture serait-il vraiment possible ?

Est-ce souhaitable d'avoir un monde sans aucune voiture ? Venez découvrir tous les détails dans cet article.

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J’ai eu un accident de vélo fin mai et j’ai eu une fracture à ma main droite. Cela m’a empêché de conduire et m’a obligé à changer ma façon de me déplacer. Les transports en commun ne sont pas toujours pratiques dans ma ville, et il est peu réaliste de supprimer complètement les voitures individuelles, que ce soit des voitures à essence ou électriques. En France, un pays de 68 millions d’habitants, il est difficile de s’imaginer que tout le monde puisse facilement se déplacer à vélo ou en transport en commun, car les populations et les emplois sont répartis sur l’ensemble du territoire.

En voiture des trajets trois à quatre fois plus longs

Même si j’ai quitté la campagne pour me rapprocher d’une ville il y a deux ans, mes déplacements sont toujours difficiles. Le moyen de transport le plus proche est à 2 km de chez moi et les temps d’attente sont souvent longs à cause des horaires irréguliers des bus ou des TER.

Pour aller à l’hôpital qui est seulement à 18 km, il me faut 1h15 en transports en commun au lieu de 25 minutes en voiture. Cela signifie que chaque rendez-vous médical nécessitait une demi-journée de temps libre pour seulement 15 minutes de consultation. C’est très frustrant. Heureusement, j’avais le temps pour cela, mais dès que j’ai pu, j’ai repris la voiture pour plus de flexibilité et de liberté.

J’ai également vécu cela un an plus tôt lorsque ma voiture a été réparée pendant plusieurs jours. Le trajet, qui avait pris 17 minutes en voiture, m’a pris plus de 1h30 en bus et à pied (45 minutes à 1 heure en vélo comme alternative). Dans ces conditions, il est difficile de blâmer les automobilistes pour utiliser leur voiture.

Multimodalité : Simplifier la mobilité

À Strasbourg, où j’ai habité quelques années, les déplacements se font principalement en vélo, en voiture partagée ou en transports en commun. Bien que l’infrastructure de la ville facilite les choses, toutes les villes ne disposent pas des mêmes moyens pour rendre cela possible. Si l’offre de mobilité est pertinente, la transition vers d’autres modes de transport se fait naturellement, sans avoir besoin de forcer quoi que ce soit.

Il est vrai que la voiture n’est pas recommandée pour les trajets de moins d’un kilomètre et que des voitures toujours plus grandes ne sont pas nécessaires au quotidien. Des voitures avec une largeur supérieure à 2,9 m pour « avoir de l’espace intérieur » sont plus des caprices que des besoins. De même, des autonomies records de 1 000 km n’ont aucun sens pratique.

Au lieu d’interdire la voiture individuelle pour des raisons écologiques, nous devons tous faire notre part. Après un mois à marcher, une expérience précieuse pour moi, je suis consciente de la liberté que procure la voiture. Et j’ai la liberté de choisir de l’utiliser.