Depuis janvier, le Livret A et le LDDS ont atteint un record de 8,17 milliards d’euros.
Depuis quelques années, les Français boudaient le Livret A et le LDDS (Livret de développement durable et solidaire). Pourtant, ces livrets disposent d’arguments attractifs pour attirer les épargnants : ils sont sans risques car garantis par l’État, ils sont exonérés d’impôts sur le revenu et de prélèvements sociaux, ils permettent des retraits sans frais ni préavis, et le calcul des intérêts se fait deux fois par mois.
Le principal problème, et cela est pour le moins dissuasif, c’est leur taux peu élevé, qui est même descendu à 0,52 % en 2020. Cependant, à la faveur de la revalorisation du taux au 1er février, les deux livrets ont retrouvé leur attractivité. Les encours du Livret A ont augmenté à 529,1 milliards d’euros fin février, soit près de 20 milliards d’euros de plus par rapport au 1er janvier.
L’annonce du relèvement d’un taux déclenche toujours une hausse des placements le mois précédent et les trois mois suivant l’augmentation. La réaction habituelle a été une nouvelle fois au rendez-vous, avec une ruée vers le Livret A dès janvier. Il s’agit d’un record depuis 14 ans pour un début d’année, avec 9,27 milliards d’euros placés en un mois !
Quant au LDDS, dont le taux a augmenté dans les mêmes proportions, il a déclenché le même enthousiasme. La collecte nette (c’est-à-dire les dépôts moins les retraits) a dépassé 6,27 milliards d’euros pour le Livret A et 1,90 milliard pour le LDDS. Selon la Caisse des dépôts (CDC), les recettes cumulées des deux livrets s’élevaient à 8,17 milliards d’euros au 28 février, ce qui représente plus du double par rapport à 2021, pourtant le meilleur mois de février de l’histoire.
Une nouvelle hausse du taux n’est pas exclue
Bien que le taux soit loin d’atteindre celui de l’inflation, qui est d’environ 6 %, il reste cependant plus élevé que celui de son concurrent, l’assurance vie, dont la rentabilité des fonds euros stagne à une moyenne de 2 %.
Il y a encore de la marge pour que les Livrets A soient remplis à leur capacité maximale, étant donné que la somme moyenne déposée ne dépasse que légèrement le quart du plafond autorisé (soit 5 800 €, pour un maximum possible de 22 950 €).
En outre, des sommes importantes continuent de dormir sur les comptes courants, la Banque de France évaluant cet argent inactif à 678 milliards d’euros. Il reste donc une réserve potentielle intéressante pour les deux livrets.
Selon le responsable du Cercle de l’épargne, qui qualifie de « phénoménal » le succès de l’opération, l’engouement pour les deux livrets devrait se poursuivre au cours du premier semestre 2023, avant une éventuelle baisse au cours du second semestre. Cependant, le scénario pourrait être plus favorable, certains économistes n’excluant pas une nouvelle hausse à 4 % à partir du mois d’août. À vérifier…
