Arnaque à la fausse convocation judiciaire : 19 personnes arrêtées par la police

Arnaque : des policiers et des gendarmes ont arrêté 19 personnes soupçonnées d'escroquerie avec de fausses convocations judiciaires lors d'une opération importante le 19 juin. Les arrestations ont eu lieu à Nantes et au Mans, et les pertes totales sont d'au moins 3,5 millions d'euros.

© ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS

Arnaque : des milliers de personnes ont reçu un courriel signé par des responsables de la gendarmerie, de la police, des magistrats ou d’institutions comme Europol. Le courriel indiquait que le destinataire était convoqué par un officier de police judiciaire pour avoir visualisé des images pédopornographiques via des sites internet illégaux.

Les victimes étaient menacées de poursuites judiciaires si elles ne payaient pas une « amende ». Certaines personnes ont payé et l’escroquerie aurait rapporté au moins 3,5 millions d’euros. Plus de 400 personnes ont porté plainte.

Quinze personnes convoquées devant la justice

La police et la gendarmerie ont arrêté une partie des auteurs présumés le 19 juin lors d’une vaste opération en France et en Belgique.

Dix-huit personnes ont été arrêtées en Île-de-France, à Nantes, au Mans, à Toulouse, à Sens (Yonne), à Orléans et à Nice, et une en Belgique. Après leur garde à vue, quinze d’entre elles ont été convoquées devant le tribunal correctionnel pour accès et maintien dans un système de données, escroquerie et blanchiment d’escroquerie en bande organisée, selon le parquet de Paris.

Les enquêteurs ont découvert que l’argent escroqué a été dépensé en France, mais envoyé en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains. Au début de l’année 2021, cette campagne de hameçonnage (ou phishing) a touché tout le pays, ce qui a conduit la section spécialisée dans la cybercriminalité du parquet de Paris à ouvrir une enquête.

150 000 signalements sur Pharos

Plusieurs services de police ont travaillé conjointement sur cette affaire. L’Office central de lutte contre la cybercriminalité (OCLCTIC), la section des recherches (SR) de Versailles, le ComCybergend et la Brigade de recherches de Nice ont collaboré avec l’agence européenne de police Europol afin de mener l’enquête. Au cours du mois de juin 2022, la plateforme Pharos a reçu un nombre record de 150 000 signalements relatifs à cette arnaque.

Le colonel Thomas Andreu de la SR de Versailles a déclaré à l’AFP que les montants versés par les victimes variaient entre moins de 5 000 € et 150 000 €, voire 200 000 €. Il a également souligné que six personnes se sont malheureusement suicidées « potentiellement en lien avec cette escroquerie », ce qui souligne l’ampleur du problème et la nécessité de poursuivre les efforts pour informer, sensibiliser et protéger les citoyens contre les dangers de la cybercriminalité.