Arnaque aux faux testaments : un ex-notaire et ses complices détournent des millions d’euros

Après vous avoir dévoilé comment réperer une arnaque par mail ou SMS, on vous raconte l'histoire de ce notaire sans scrupule. Accrochez-vous, nous rentrons dans une zone de turbulences ! :

© Véronique Mikalef-Toudic

Qui aurait cru que ce notaire était le chef d’orchestre d’une arnaque si bien ficelée ? Sauf qu’étant trop gourmand, tout s’effondre !

Une arnaque pas comme les autres !

Prendre rendez-vous chez un notaire, ce n’est jamais anodin. En effet, apte à enregistrer l’achat ou bien la vente d’un appartement, il possède les connaissances juridiques nécessaires. D’autre part, lors d’un décès, il répartit les biens financiers et matériels du disparu en fonction de ses dernières volontés. Dans cet article, l’équipe d’Objeko rassurait toutes les craintes à son sujet. C’est l’évidence, son étude ne détient pas l’argent d’un héritage dans un coffre-fort. Hélas, cette arnaque va faire vaciller l’équilibre de la profession et tout remettre en question.

Rusé comme un renard, ce notaire s’entoure des meilleurs spécialistes dans leur domaine. Autrement dit, il explique les ficelles de son arnaque à ce responsable d’Epad de Fréjus ou ce spécialiste de la généalogie. Ces dossiers en attente ont tous un point commun, ils n’ont pas d’ »héritier réservataire« . Ensuite, il façonne de toutes pièces un « faux testament » avec des ayants droit fictives. Vous l’avez sans doute compris, il s’agit de complices. Ces derniers n’avaient qu’une mission : lui fournir un énorme pourcentage sur la somme récoltée.

En 2004, tout s’effondre une première fois. Radié de la profession, ce notaire ne lâche pas le morceau. Gourmand et convaincu que son arnaque fonctionne, il multiplie les escroqueries. Moins qu’une décennie plus tard, l’une de ses consœurs va avoir la puce à l’oreille. Intriguée par un testament dont elle n’est pas responsable, elle doute de sa véracité. Tout d’abord, ce papier arrive comme un cheveu sur la soupe.  Deux mois après sa mort, on découvre qu’elle était propriétaire de plus de cinquante biens. D’autre part, elle avait pris soin de signer plusieurs contrats d’assurance juteux. En tout, cela représente un peu plus d’un million d’euro.

L’affaire de trop ?

La disparition de Daniel Mazeas fait tout voler en éclat. Ayant perdu son épouse, les économies de ce chauffeur de taxi ne trouvent pas d’acquéreur. Un trimestre après le drame, une Londonienne se manifeste. Ayant accès à un testament rédigé moins d’une semaine avant la tragédie, elle fait valeur de ses droits. En comparant cette preuve et celui détenu par un huissier, il n’y a pas de doutes possibles sur l’arnaque en cours. Ce n’est pas la même écriture !

D’ailleurs, afin de ne pas trop payer de taxes, le notaire avait tenté de passer par un pion en Turquie. De son côté, sa confrère déplore l’image ainsi faite de son métier. Voyant que personne ne contrôle, il développe son arnaque jusqu’à atteindre un point de non-retour. Au fur et à mesure, son expérience lui a « permis d’appréhender la faiblesse du système et le peu de vérifications sur l’authenticité des testaments olographes ».

Une fois démantelé, on s’aperçoit qu’il y avait au moins dix personnes au courant de cette arnaque. Jugées à la fin du printemps, elles risquent gros. Après calcul, elles auraient récolté et se seraient partagées pratiquement 6 millions d’euros.

Merci à nos confrères du journal Le Parisien