Fonction publique : la formule « d’indexation des salaires » bientôt de retour ?

En ce moment, l'Assemblée nationale est en ébulition. Incapable de s'entendre, les députés s'écharpent au sujet de la retraite, et plus largement, sur le pouvoir d'achat. De son côté, la fonction publique allume la mèche !

© Isabelle Germain

Membre de la fonction publique, le temps de la sécurité de l’emploi et du salaire est terminé. La preuve, les nouveaux grincent des dents !

Retour à la case départ pour la fonction publique ?

En ces temps de crise économique où l’inflation chamboule le moral des Français, l’heure est venue de tout remettre en question. Après le système de santé qui bat de l’aile, c’est au tour des agents de la Fonction publique de cogiter. Et pour cause, le mode de calcul de leurs salaires est en constant décalage avec la réalité du terrain. Pire encore, il ne leur permet plus de combler les fins de mois difficiles. Nos amis de Sens tentent de peser le pour et le contre. Le constat est sans appel. À l’instar des retraites, ça doit aller en faveur de l’employé ou cadre, mais pas du patron !

Comprenant que le taux d’inflation record ne déterminera pas la suite des opérations, chacun essaie de mettre de l’eau dans son verre de vin. Aussi, en suggérant au ministre de la fonction publique de « se référer au coût de la vie« , ils espèrent avoir provoqué un déclic ou titillé sa curiosité. En vain. Entre 2010 et 2022, soit en plus d’une décennie, il y a eu un blocage des indices. Par conséquent, pas ou peu motivés, les critiques se multiplient à la vitesse de la lumière.  Citons la « perte de pouvoir d’achat », « mécanismes de rémunération complexes », ce petit monde ignore quand la série va s’arrêter !

Après la théorie…

Ne pouvant pas s’empêcher de comparer le secteur privé et la fonction publique, des spécialistes constatent que le fossé se creuse. En tout, il y a un peu prêt huit points d’écart. Ironie du sort, le salaire minimum a pour habitude de se baser sur l’inflation… sauf que ça, c’est mission impossible ! Pour ceux qui viennent de réussir les concours, un puissant « un sentiment de stagnation » domine.

Pour bien nous faire comprendre l’origine de ce ras-le-bol, une source proche du dossier brûlant fonction publique nous explique les choses avec des données chiffrées. Rien de tel pour diffuser un message fracassant à Emmanuel Macron. « Concrètement, en 2006, le salaire brut d’un agent de catégorie C était supérieur au SMIC de neuf euros dès le 1er échelon. En 2023, tous [ceux avec maximum] neuf ans d’ancienneté sont au SMIC. » C’est sur que ce point de vue, on peut aisément piger les tenants et les aboutissants.

… le ministre affirme bientôt passer à la pratique

De son côté, Stanislas Guerini tente d’apaiser la situation. Déjà qu’il redoute que la grève autour de la retraite s’installe dans la durée dans tous les secteurs de la fonction publique, il précise qu’il est apte à négocier avec les partenaires sociaux. Promis, dès que ça bouge d’un côté comme de l’autre, on vous tient bien entendu au courant. Croisons les doigts pour que notre beau modèle ne s’effondre pas avec perte et fracas. Suite dans notre prochain numéro. En attendant, d’ici là, prenez soin de vous ainsi que de tout votre entourage.