Grève du 7 mars : Énergie, transports, écoles… À quoi va ressembler votre mardi ?

Un "mardi noir" s'annonce et plus de 300 manifestations sont engagées dans tout l'Hexagone. On vous fait le point !

© Alban Grosdidier
La réforme des retraites est toujours le sujet brûlant du Sénat. Le mardi 7 mars est une journée de grève importante pour les opposants. Que va-t-il se passer ce mardi noir dans les différents secteurs d’activité ?

Grève du 7 mars : quelles sont les actions mises en place ?

Les mobilisations avaient fait une pause pendant les vacances d’hiver. Mais, la grève reprend de plus belle ce mardi 7 mars avec un but net et précis : « Mettre la France à l’arrêt ». Les manifestants luttent contre la réforme des retraites et sont issus de plusieurs secteurs d’activités : transport, éducation, énergie, etc. Voici ci-dessous le point par secteur.

Un service minimum au niveau des transports

La SNCF et la RATP évoquent des « perturbations majeures« , notamment à Paris et en Île-de-France. Le ministre des Transports Clément Beaune pousse les salariés qui le peuvent à télétravailler cette semaine de grève. « Le 7, ça va être dur. », dit-il.

Le réseau sera « fortement perturbé sur l’ensemble des lignes opérées par SNCF Voyageurs« , avec un train sur cinq pour les TGV Inoui et Ouigo. En Ile-de-France, il y aura 1 train sur 3 pour les RER A et B. Pour les RER C et D, ce sera 1 train sur 5. Le RER E aura seulement 1 train sur 10 ce mardi 7. Sans oublier le trafic TER aussi très impacté.

La grève concerne aussi le secteur aérien. Les compagnies doivent réorganiser et réduire leurs plannings de vols, le mardi et le mercredi. En effet, moins 20% de vol à Paris-Charles-de-Gaulle et moins 30% à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

Air France va conserver « près de 8 vols sur 10, dont la totalité de ses vols long-courriers ». Ce ne sont que des estimations, car « des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure ».

Les salariés de l’industrie et de l’énergie font déjà la grève

Dans le domaine de l’énergie, les employés font la grève depuis déjà vendredi dernier. Une mobilisation poussée par la CGT suite à l’ouverture du débat de la réforme des retraites, ce samedi au Sénat. L’étude de l’article 1 du projet évoque la suppression des régimes spéciaux de retraite. Les énergéticiens sont concernés.

La mobilisation « a vocation à s’étendre a minima jusqu’au 7 et a maxima jusqu’à la gagne« , avoue la CGT. Les syndicaux parlent de « semaine noire dans l’énergie » avec des blocages, des coupures, des occupations de lieux et des opérations « Robin des Bois ».

Les raffineries font aussi partie de la grève avec l’objectif de « Bloquer l’ensemble de l’économie » que ce soit au niveau de la production, de la distribution ou de l’importation de carburant. Donc, les expéditions vont être mises à l’arrêt.

Les avitailleurs qui approvisionnent les avions font aussi grève dans les aéroports. L’impact est « immédiat ». Les secteurs pétrole, chimie, métallurgie, aéronautique, automobile, sidérurgie, pharmaceutique ne sont pas épargnés.

Pour l’agroalimentaire, la CGT invite les grands sucriers français à stopper leur activité ce mardi. Notamment dans les abattoirs du groupe Bigard, où les « conditions de travail sont déplorables » et « usent les organismes à grande vitesse ». Ainsi, attendez-vous à des situations inhabituelles comme des commerces fermés, des péages ouverts ou des routes bloquées…

Des perturbations aussi dans les écoles

Les syndicats invitent à « fermer totalement les écoles, collèges, lycées et services » pour la journée de grève du 7 mars. En dehors de la question des retraites, l’éducation lutte aussi pour augmenter sa rémunération. Le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, va prochainement indiquer ses estimations de grévistes pour les maternelles et élémentaires. Pour les collèges ou les lycées, les enseignants ne sont pas obligés de se manifester 48 heures avant la grève, donc difficile d’avoir des chiffres.

Les étudiants veulent aussi se mobiliser et « durcir le mouvement ». Une journée de mobilisation de la jeunesse est prévue deux jours plus tard, le 9 mars. « Bloquez tout ce que vous pouvez » à partir du 7 mars, balançait Jean-Luc Mélenchon.

Les routiers se joignent aussi au « mardi noir » ?

Les routiers seront de la partie aussi. « Les confédérations appellent à mettre la France à l’arrêt, nous allons prendre notre part », a annoncé le secrétaire général de la CFDT Route. FO Transports veut aussi « durcir le ton pour faire plier le gouvernement ». Les actions vont se concentrer les 7 et 8 mars.

Les chauffeurs vont stopper leur travail, mais aussi bloquer des plates-formes logistiques et des zones industrielles. Si la mobilisation continue pendant plusieurs jours, l’approvisionnement va être compliqué dans la grande distribution. Opérations escargot et barrages filtrants sont au programme.

Plus de 300 mobilisations dans toute la France

La grève du 7 mars arrive juste après la fin des vacances d’hiver. Entre 1,1 million et 1,4 million de personnes sont attendues dans la rue, 325 actions et 60.000 à 90.000 manifestants rien qu’à Paris.

Du côté de la CGT, Philippe Martinez est ravi de ses actions en hausse qui étaient à 253 au 31 janvier. La population croit à un « possible recul du gouvernement »… Affaire à suivre !