Agirc-Arrco : les retraités contribuent pour équilibrer le déficit budgétaire

Malgré l'opposition, le gouvernement prévoit toujours de prélever les surplus de l'Agirc-Arrco de la réforme des retraites.

© MAXPPP – BRUNO LEVESQUE

Face à la pression économique, le gouvernement français cherche activement à réduire le déficit budgétaire et vise à économiser 50 milliards d’euros d’ici 2027. Pour ce faire, il a déjà mis en œuvre un certain nombre de mesures d’économie et a instamment demandé aux services publics de suivre son exemple en optimisant leurs dépenses. Aujourd’hui, il envisage de faire appel à une nouvelle ressource financière : l’argent de la caisse de retraite complémentaire des travailleurs du secteur privé, connue sous le nom d’Agirc-Arrco.

Selon une information relayée par le quotidien Le Monde, Catherine Vautrin, la ministre du Travail, aurait indiqué au Medef, le syndicat des dirigeants d’entreprises françaises, que le gouvernement pourrait envisager de demander de l’argent à l’Agirc-Arrco. Cette information a depuis été confirmée par le journal L’Opinion.

Explication des motivations du gouvernement

Il convient de noter qu’il ne s’agit pas de la première fois que le gouvernement envisage une telle mesure. En effet, l’année dernière, après la réforme des retraites du 14 avril 2023, il avait déjà envisagé d’utiliser les fonds supplémentaires de l’Agirc-Arrco. Cette réforme des retraites devrait permettre d’économiser environ 1,2 milliard d’euros en 2026 et 3,1 milliards d’euros en 2030.

À l’époque, Olivier Dussopt, l’ancien ministre du Travail, avait défendu cette idée devant le Sénat en octobre dernier. Cependant, face à l’opposition farouche des syndicats et des dirigeants d’entreprise, le gouvernement avait finalement dû renoncer à cette initiative.

Réaction des opposants : l’argent de l’Agirc-Arrco nous appartient

Cette nouvelle tentative du gouvernement a suscité des réactions vives parmi les opposants. Pascale Gruny, sénatrice LR, a déclaré que l’argent de l’Agirc-Arrco appartient aux travailleurs et aux retraités, et non à l’État.

D’autres voix, comme celle de Christelle Thieffinne de la CFE-CGC et de Mezzasalma de la CGT, sont plus mesurées. Ils appellent à explorer d’autres options et à travailler collectivement pour trouver des solutions viables. La lutte pour la défense des intérêts des travailleurs et des retraités est loin d’être terminée.